Solidaritat : qu’es aquò

Solidaritat est une revue publiée par l’Union départementale interprofessionnelle des retraité∙es Solidaires du Gard. Une revue de qualité, il va sans dire. Il nous a paru utile de contribuer à la faire connaître et, peut-être, donner ainsi l’envie à d’autres équipes syndicales de prendre une initiative similaire. L’écrit, la culture, l’échange, le débat ne sont pas l’apanage d’une pseudo élite.

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Guerre en Ukraine : De l’importance de considérer aussi la société russe

Cet article ne sera pas une tentative plus ou moins objective d’expliquer ce qui se passe dans la société russe aujourd’hui, il sera l’expression de mes sentiments et de mon malaise face à la réaction de l’Occident et d’une grande partie des gauches en particulier. Alors que la guerre dure depuis maintenant sept mois, la société russe au sens large du terme est quasiment absente des débats et des préoccupations. S’il est plus que normal et louable que le peuple ukrainien concentre l’attention, l’empathie et l’élan de solidarité, il est non seulement choquant mais aussi irresponsable – en tout cas si l’on adopte une ligne internationaliste – de ne pas considérer le peuple russe avec au moins un peu plus d’attention, sans se contenter du jugement à l’emporte-pièce que nous proposent les médias, du genre « tous des Poutiniens, tous des criminels ! »

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Impérialismes, comment se situer et agir dans un monde multipolaire ?

Ce texte est personnel, il s’appuie sur une activité militante et des réflexions anciennes sur les enjeux militaires et dans la solidarité avec les peuples du Caucase. L’évènement qui a commencé le 24 février 2022 avec l’invasion de l’Ukraine est considérable et pour éviter la sidération ou d’être l’objet de politiques qui nous dépassent, il est utile de poser des questions, même si nous n’avons pas aujourd’hui toutes les réponses.

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Parler de la guerre

« Les guerres, ce sont des gens qui ne se connaissent pas et qui s’entre-tuent parce que d’autres gens qui se connaissent très bien ne parviennent pas à se mettre d’accord », cette citation de Paul Valéry est d’une grande justesse concernant les ambitions, les ego et le cynisme de ceux qui « ne parviennent pas à se mettre d’accord. » Mais qui sont ceux qui s’entre-tuent pour les intérêts de « ceux qui se connaissent bien » ?

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Sur la guerre d’Israël en Palestine

Israël justifie sa répression des Palestiniens en brouillant la différence entre combattants et civils. Ce qui lui permet de dénoncer toute résistance à son égard comme du « terrorisme », explique Orly Noy dans le premier texte, dont nous devons la traduction et la diffusion aux militantes et militants de l’Union juive française pour la paix. Quant à Keren Assaf, dans un article de +972 Magazine,  elle montre pourquoi les fabricants d’armes et de surveillance ont intérêt à maintenir Gaza en terrain de jeu pour toute technologie qu’Israël souhaite tester sur les Palestiniens. Traduction et diffusion proviennent de l’Agence media Palestine.

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Convoi syndical, Secours ouvrier pour la Bosnie – Une histoire de solidarité ouvrière

L’Union syndicale a pris l’initiative de convois syndicaux en soutien à la résistance populaire ukrainienne, face à l’invasion des troupes russes. Nous n’avons rien inventé. Retour sur l’expérience des associations Convoi syndical et Secours ouvrier pour la Bosnie, à travers cet entretien.

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En finir avec l’apartheid : que tirer du processus sud-africain ?

Au début des années 90 tombait le régime d’apartheid sud-africain qui avait été vigueur durant 50 ans. Dans un pays en proie à une guerre civile, héritier de 400 ans de colonisation, les négociations pour un changement de régime ont abouti sur une réponse inattendue pour construire une nouvelle nation : pas de grands procès, ni de vengeance, mais un processus actif de réconciliation avec en son centre un dispositif novateur appelé Commission vérité et réconciliation (CVR). Cette commission offrirait la possibilité d’être amnistié en cas de crimes commis en échange d’un aveu.

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L’École des Amériques – École des violeurs des Droits Humains

De l’utilisation de la notion de guerre… Un des concepts centraux pour caractériser les faits répressifs en Amérique latine a été le concept de guerre, avec ses divers adjectifs : guerre civile, guerre antisubversive, guerre de contre-insurrection, guerre sale, guerre contre-révolutionnaire, etc. Tous mettent en lumière le terrorisme d’état, orchestré directement par les Etats-Unis dans le souci primordial de préserver leurs intérêts économiques. Cette notion de guerre a constitué le cadre de justification de la transformation des forces armées latino-américaines en véritables armées d’occupation, par la terreur déployée dans de nombreux camps de concentration, le recours généralisé à la torture, la systématisation d’assassinat des « opposant∙es », le viol des femmes … la terreur à tous les niveaux de la vie quotidienne.

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Une grève générale algérienne anticoloniale : la Grève des 8 jours (28 janvier- 4 février 1957)

C’est un moment crucial dans l’histoire de la guerre d’Indépendance algérienne : deux ans après le début de l’insurrection, le FLN met toutes ses forces dans l’organisation d’une mobilisation populaire massive et non-violente pour obtenir l’indépendance : la Grève des 8 jours (28 janvier – 4 février 1957). Alors que les sources algériennes disponibles sont peu nombreuses, les archives coloniales française, sur lesquelles s’appuie principalement cet article montrent qu’elle fut suivie souvent très massivement dans toutes les villes d’Algérie ainsi que dans l’émigration en métropole. Elles montrent aussi que la situation d’hégémonie coloniale permit de la réprimer avec une brutalité inouïe, tout particulièrement à Alger, et aussi d’en invisibiliser presqu’entièrement le succès.

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Les cheminots face à la lutte armée

« La résistance, c’est le train allemand qui ne passe pas, c’est le matériel allemand qui verse dans le ravin, c’est le fourrage français à destination de l’Allemagne qui brûle. C’est l’embouteillage organisé dans les gares. Résister, c’est vouloir faire quelque chose contre l’ennemi, même quand on n’a ni armes ni matériel approprié à la destruction, comme c’est malheureusement souvent le cas. Résister, c’est renseigner, c’est aider ses camarades à accomplir leur travail de combat » Paru en 1943, cet éditorial du Bulletin des chemins de fer prône la résistance, armée ou non armée, lors de la Seconde Guerre mondiale. Dans cet article, rédigé pour un colloque, Georges Ribeill revient sur « les facteurs corporatifs » de ces engagements et les différenciations sociologiques de l’engagement militant. Il pointe aussi les mythes construits après-guerre, sans pour autant nier ou dévaloriser la Résistance active au sein de la SNCF, les résistances de cheminots et cheminotes.

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Espagne 1936, milices ouvrières et livraison d’armes à travers La Révolution prolétarienne

Dès le début de la révolution espagnole qui fit suite à l’insurrection fasciste des militaires, dont Franco, les questions du soutien à la résistance populaire, armée et non armée, de la livraison d’armes, du combat antifasciste aux côtés de forces républicaines ne représentant ni ne défendant les intérêts de la classe ouvrière, ont interpellé le mouvement ouvrier. Syndicalistes, nous reproduisons quelques extraits de la revue La Révolution prolétarienne, alors sous-titrée « revue bimensuelle syndicaliste révolutionnaire ».

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Combattre les viols utilisés comme arme de guerre

Depuis la nuit des temps, les conflits entre les groupes humains ont occasionné non seulement la mort des soldats engagés, mais la mort de plus en plus de personnes civiles. Depuis plusieurs décennies sont mis en lumière les viols, agressions sexuelles et attaques visant particulièrement les femmes, des enfants ou des hommes. On ne peut plus ignorer que le viol comme arme de guerre est volontaire et systématique, couvert par les gouvernements et organisé par les hiérarchies militaires].

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La guerre et sa préparation : un « oublié » de la réflexion politique

La guerre menée par la Russie en Ukraine a remis sur le devant de la scène médiatique l’industrie d’armement. Les États rivalisent dans les annonces d’augmentation de leurs dépenses militaires pour tenter de rassurer leurs opinions publiques inquiètes. Nouvelle course aux armements ou poursuite d’une politique ancienne ? État des lieux du paysage de l’armement.

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1979 : la caravane du désarmement Bruxelles-Varsovie – Ni OTAN ni Pace de Varsovie

Les « Marches internationales non-violentes pour la démilitarisation » se sont déroulées durant les années 1970/80. La première eu lieu en 1976, dans l’Est de la France (Metz, Gravelotte, Verdun, Douaumont…) ; chaque année, d’autres suivirent : entre l’Allemagne et la France, ainsi qu’en Sardaigne (1977) ; en Catalogne et Sardaigne (1978) ; entre Avignon, La Spezia, Ljubljana (1980) ; en Hollande (1981) ; en Andalousie (1982)… Toujours étaient visés des lieux symboles des tueries guerrières, de la militarisation des sociétés, tant « de l’Ouest » comme « de l’Est » selon la terminologie de l’époque. Les bases militaires de l’OTAN et des villes représentant le Pacte de Varsovie étaient souvent ciblées, même si les passages « à l’Est » étaient particulièrement difficiles. On retrouvera ce souci du non-alignement sur les blocs militaires et politiques existants, les années qui suivirent, avec le Comité pour le désarmement nucléaire en Europe (CODENE) et la bataille « Ni SS 20 soviétiques ni Pershing 2 américains ». Mais nous nous intéresserons ici à la troisième Marche internationale pour la démilitarisation, de Bruxelles à Varsovie, en 1979.

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Reconversions : se saisir du sujet syndicalement

Ce court texte ne vise qu’à (re)lancer un nécessaire débat syndical ; en rappelant que celui-ci a existé, qu’on ne part pas de rien … mais qu’il est nécessaire de s’appuyer sur les réalités d’aujourd’hui. Un rapide retour en arrière pose les jalons de ce qui pourrait être une réflexion syndicale rénovée à propos du désarmement, des reconversions nécessaires, en matière industrielle mais aussi de recherche. L’Union fédérale SUD Industrie rappelle l’importance des premiers et premières concerné∙es ; la contribution annoncée pour le prochain numéro contribuera à cela.

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Dans l’eau trouble de nos errances autoritaires : éveiller la conscience

Dans le panel des termes encore en vogue dans les milieux qui se pensent à gauche, l’un d’eux occupe une place de marque : la conscience. Hérité d’un marxisme de parti, ce terme s’inscrit dans le schéma argumentatif et stratégique suivant : il faudrait « éveiller » la conscience « quotidienne » pour transformer les collègues en camarades ; il faudrait élever la conscience -quelque part « inconsciente »- à la « conscience critique » (on n’utilise plus conscience « de classe » que du bout des lèvres). L’utilisation de ce terme trahit un héritage autoritaire et une mécompréhension fondamentale autant de la manière dont la pensée se construit dans le capitalisme, que des moyens qui sont à la disposition de ceux qui entendent le renverser radicalement.

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L’anarcho-syndicalisme espagnol à l’heure de la Transition – Entre recomposition et déconstruction ?

Espoirs déçus. Engagements antifranquistes et libertaires durant la transition démocratique espagnole ; Tout le pouvoir à l’assemblée ! Une histoire du mouvement ouvrier espagnol pendant la transition (1970-1979) ; La transition en Rouge et Noir. CNT (1973-1980) : A travers un certain nombre de livres sortis ces dernières années, ainsi que le sous-titrage de documentaires espagnols tel que Le temps des cerises ou encore COPEL : une histoire de révolte et de dignité, la période dite de la Transition, connaît un regain d’intérêt des milieux militants français. En Espagne, le sujet n’est pas oublié, loin s’en faut, et un simple tour des bibliographies des livres de Reyes Casado Gil et Arnaud Dolidier suffit à s’en convaincre. Dernier exemple important en date, le film el Entusiasmo, dont le titre ne nécessite pas de traduction.

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Un autre Le Pen

En 2020 puis en 2022, Sylvain Boulouque a publié deux recueils de textes consacrés à Julien Le Pen, un militant syndicaliste et libertaire de l’entre deux guerre. Le premier, Julien Le Pen, un lutteur syndicaliste et libertaire (Lyon, ACL, 2000, 370 pages, 18 €) reprend l’ensemble de la carrière militante de ce militant alors que le deuxième, Le Pen, Le Peuple (Paris, Atlande, 2022, 250 pages, 15 €) se concentre sur les articles publiés par le quotidien de la CGT, qui laissait alors la part belle aux syndicalistes libertaires. Ce deuxième volume cherche aussi à rappeler que l’expression « Peuple » n’est pas un gros mot, mais s’inscrit dans l’héritage de la CGT des grandes heures du syndicalisme. Derrière, ces deux volumes il s’agit de restituée les débats d’une époque oubliée.

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Face à l’extrême droite, une situation sous haute tension

La situation politique en France reste sous haute tension en 2022, avec une extrême droite à l’offensive qui a dominé et saturé la scène médiatique et politique depuis un an, en réussissant à banaliser ses obsessions. Au premier tour, la situation était déjà inédite avec trois candidat∙es de l’extrême droite qui ont pesé dans la balance électorale : non seulement Marine Le Pen, mais également l’outsider Eric Zemmour, et de manière beaucoup plus marginale Nicolas Dupont-Aignan. Et cette extrême droite en concurrence, mais forcément complémentaire, a réussi à cumuler 11 344 230 voix.

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L’école, champ de bataille de l’offensive culturelle de l’extrême droite et des réac-publicains

Bien que les enjeux éducatifs et pédagogiques soient rarement évoqués lorsqu’il s’agit de décrypter le programme et l’idéologie de l’extrême droite, ceux-ci constituent pourtant un de ses champs d’intervention privilégié et un élément central dans sa stratégie de conquête de l’hégémonie culturelle. Depuis plus de 150 ans, avec l’avènement d’une école publique, gratuite et obligatoire pour toutes et tous, le contrôle de l’éducation est assurément une obsession historique de l’extrême droite. Tout au long de son histoire, elle a combattu sans relâche celles et ceux – pédagogues, syndicalistes, féministes, sociologues, historien·nes critiques – qui luttent pour une école du commun, populaire et égalitaire.

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Retour sur la grève du nettoyage à Jussieu

En septembre 2021, les 130 agents de nettoyage du campus universitaire de Jussieu à Paris se sont mis en grève contre leur employeur, l’entreprise sous-traitante Arc-en-Ciel. Après 8 jours d’une grève suivie quasiment à 100 %, ils et elles ont obtenu satisfaction sur la majeure partie de leurs revendications, portant notamment sur l’organisation et les conditions de travail et le paiement des heures supplémentaires. Les militants et militantes de la section locale de SUD Éducation ont soutenu activement la grève, et donnent ici leur récit et leur analyse. La très grande majorité des salarié∙es étant des femmes, la suite du texte est entièrement féminisée.

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Le nouveau statut du salariat de Solidaires, un projet révolutionnaire

En 2008, la revendication du nouveau statut du salariat a été adoptée par l’Union syndicale Solidaires lors de son 4ème congrès. Elle se voulait être, à l’époque, une réponse revendicative et offensive au chômage de masse, tout en poursuivant la lente conquête de la sécurisation du salaire. Cet enjeu, révolutionnaire – nous verrons plus loin pourquoi – a été l’une des grandes forces motrices de la lutte syndicale pendant tout le XXème siècle, à travers entre autres : le statut de la fonction publique, les retraites et l’assurance chômage, les différents statuts des salarié∙es des grandes entreprises publiques et les conventions collectives. Le nouveau statut du salariat s’inscrit dans cette longue histoire, en posant le droit au salaire comme revendication forte de l’Union syndicale. Plus précisément, il revendique la poursuite du salaire en cas de perte d’emploi, en remplacement des actuelles indemnités chômage, et par extension le droit au salaire, avec ou sans emploi.

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De la charte d’Amiens

Ce texte a été rédigé en 2006. C’est une contribution au colloque « Cent ans après la Charte d’Amiens : la notion d’indépendance syndicale face à la transformation des pouvoirs ». On repèrera une poignée de références marquées par la date d’écriture. Mais s’agissant du fond, il demeure tout à fait d’actualité. D’où le choix de le reprendre ici, en excluant uniquement les passages qui s’étendaient sur les appels pour l’autonomie du mouvement social, traités par ailleurs dans ce numéro.

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Syndicalisme et politique

Au-delà des rappels à la référence française de l’indépendance syndicale et à la Charte d’Amiens, il s’agit de voir comment les enjeux de la politique et du syndicalisme se définissent et se croisent aujourd’hui. Cela fait régulièrement débat entre nos organisations syndicales et en leur sein même. C’est un regard que nous pouvons poser sur le contexte de nos luttes et du monde du travail tel qu’il évolue.

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Cinq bonnes raisons de défendre et de promouvoir la Charte d’Amiens

Référence incontournable dans le milieu militant, la Charte d’Amiens reste l’un des textes auquel le mouvement syndical s’identifie massivement, même si elle donne parfois lieu à de grands écarts entre organisations syndicales, en théorie comme en pratique. Convaincus que la Charte d’Amiens pose les fondamentaux d’un syndicalisme que nous prônons, nous revenons sur l’importance de ce texte et sur l’horizon qu’il dessine pour transformer la société.

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1962-1984 : la CGT et le Programme commun de gouvernement

Signé en 1972 et défunt en 1977, le Programme Commun n’aura vécu que cinq petites années. Il en fut néanmoins vendu plus d’un million d’exemplaires ! Mais sa gestation comme sa postérité nous entraînent bien au-delà de ces deux bornes. Car cet épisode est à la fois l’aboutissement ultime et l’impasse avérée de la structuration du mouvement ouvrier français, construite dans le souffle de la Révolution russe à partir de 1917. Structuration basée sur un courant supposé réformiste et un courant supposé révolutionnaire dont la confrontation fait l’essentiel de l’histoire ouvrière de notre pays. La mainmise sur la CGT en étant un des enjeux décisifs. Nous ne pourrions avancer dans la compréhension de cette étape de la confrontation entre socialistes (SFIO) et PCF dans et contre la CGT sans un profond retour aux origines. Ce qui nécessite aussi de revisiter sur le temps long les rapports entre CGT et PCF. C’est ainsi qu’il faut accepter que cet article tente d’expliquer la CGT d’un point vue interne, ce qui ne signifie naturellement ni justification ni approbation des faits ici relatés trop brièvement. Dernier avertissement : certain∙es vont peut-être trouver que je donne trop de place au rôle des individus. Pourtant dans l’univers  stalinien, la position du chef est souvent décisive.

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Fallait-il un « grand parti » pour l’autogestion ? La CFDT et les Assises du socialisme de 1974

Il y a un mystère CFDT. Celui qui entoure une organisation syndicale passée du socialisme autogestionnaire des années 1970 à l’accompagnement du capitalisme néo-libéral. Dans les années qui suivent Mai 68, le débat est vif quant à la manière de résoudre l’antagonisme de classe. S’y ajoute au sein de la centrale une hétérogénéité des attentes, des pratiques et des cultures militantes. Tout cela va se traduire par une succession de réajustements stratégiques au gré des rapports de force internes et du contexte politique et social. Autour des Assises du socialisme en 1974 se joue précisément un de ces moments de bascule de la CFDT. Cette opération – menée en faveur du Parti socialiste et dans laquelle s’implique la direction confédérale – va interroger le rapport du syndicat au pouvoir et au politique dans une période où la « transition au socialisme » semble bel et bien accessible.

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Mai 1981, la gauche au pouvoir et le syndicalisme qui assiste ou regarde

Étant à l’époque permanent du Syndicat national unifié des impôts -SNUI- depuis février 1974 et secrétaire général depuis octobre 1980, j’ai traversé cette période de l’après-10 mai 1981, sans, bien entendu, tout comprendre de ce qu’il se passait et des enjeux, et sans bien savoir ce qu’il faudrait assurément faire, et ne pas faire. Du poste où j’étais, je pouvais voir et entendre certaines choses, mais bien peu par rapport à tout ce qu’il faudrait étudier aujourd’hui pour essayer d’avoir une vision d’ensemble. Les pages qui suivent ne sont donc qu’un éclairage, personnel, sur cette période et sur le constat qui est fait des relations entre les syndicats et les partis politiques, avec les moyens qui sont principalement ceux de la mémoire, laquelle n’est pas une totale garantie d’exactitude.

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