Le SNJ, la déontologie au cœur

Le Syndicat national des journalistes est la composante la plus ancienne de l’Union syndicale Solidaires. Plus d’un siècle, marqué une défense intransigeante des droits des journalistes et de la liberté de la presse. C’est aussi l’occasion de rappeler l’engagement du SNJ contre plusieurs lois ou projet de loi liberticides. L’activité internationale du syndicat est également rappelé ainsi que, bien entendu, sa place au sein de l’Union syndicale Solidaires.

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Du SNUI à Solidaires

Le Syndicat national unifié des impôts (SNUI) est, comme le Syndicat national des journalistes (SNJ), une des organisations fondatrices du Groupe des Dix en 1981. Du choix de la non confédéralisation en 1948 à l’Union syndicale Solidaires aujourd’hui, en passant par le G10, c’est un pan de l’histoire syndicale dans notre pays qui est ici retracé. On y verra un fil rouge : celui de l’indépendance syndicale.

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Du fonctionnement de fait aux règles statutaires

Les militantes et les militants qui connaissent un peu l’histoire de la création de l’Union syndicale Solidaires savent plus ou moins qu’à l’origine des Statuts de Solidaires, il y a le fonctionnement « de fait » du Groupe des Dix. L’objet de cet article est de revenir sur le fonctionnement retenu par les syndicats de ce qui s’est appelé progressivement Groupe des Dix.

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SUD PTT : une histoire de moutons et de brebis ?

« Moutons noirs », c’est l’expression utilisée par le Secrétaire général de la CFDT, lors du congrès confédéral de novembre 1988, pour stigmatiser les militantes et militants des PTT et de la Santé en voie d’exclusion. D’où « les brebis noires », pour le titre du livre consacré aux femmes ayant participé à la création des syndicats SUD. Histoire de la création de SUD PTT…

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Des luttes de la fin des années 1980 à SUD Santé Sociaux

Les syndicats et la fédération CRC Santé Sociaux, renommés ultérieurement SUD Santé Sociaux, sont directement lié à un mouvement historique dans le secteur de la santé, en 1988. Soutien aux coordinations, et notamment à la Coordination nationale des infirmières au cœur de l’action, et refus de l’accord signé par les fédérations CFDT et FO aboutirent à l’exclusion de syndicats franciliens CFDT Santé Sociaux et de leur Comité régional de coordination. De ce CRC en naquit un autre : Construire, rassembler, coordonner.

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Ensemble & Solidaires – UNRPA : une association qui traverse le temps

De nombreuses associations de personnes retraitées existent en France. Elles ont été créées, pour la plupart, dans les années 1970/1980, quand le nombre de personnes retraitées a fortement progressé dabs le pays, notamment du fait de la généralisation des retraites à compter de la mise en place de la sécurité sociale en 1945/1946 et par l’amélioration de l’espérance de vie. Certaines d’entre elles sont regroupées dans une Confédération française des retraités (CFR) qui dit représenter près de 1,5 million d’adhérents et adhérentes. Ces associations se livrent notamment au lobbying en ce qui concerne les quelques revendications sociales qu’elles peuvent porter. C’est principalement à partir d’elles que, pendant des semaines en début 2023, nous avons entendu que « les personnes retraitées sont majoritairement pour la réforme des retraites portée par le gouvernement Macron ».

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Convoi syndical, Secours ouvrier pour la Bosnie – Une histoire de solidarité ouvrière

L’Union syndicale a pris l’initiative de convois syndicaux en soutien à la résistance populaire ukrainienne, face à l’invasion des troupes russes. Nous n’avons rien inventé. Retour sur l’expérience des associations Convoi syndical et Secours ouvrier pour la Bosnie, à travers cet entretien.

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En finir avec l’apartheid : que tirer du processus sud-africain ?

Au début des années 90 tombait le régime d’apartheid sud-africain qui avait été vigueur durant 50 ans. Dans un pays en proie à une guerre civile, héritier de 400 ans de colonisation, les négociations pour un changement de régime ont abouti sur une réponse inattendue pour construire une nouvelle nation : pas de grands procès, ni de vengeance, mais un processus actif de réconciliation avec en son centre un dispositif novateur appelé Commission vérité et réconciliation (CVR). Cette commission offrirait la possibilité d’être amnistié en cas de crimes commis en échange d’un aveu.

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L’École des Amériques – École des violeurs des Droits Humains

De l’utilisation de la notion de guerre… Un des concepts centraux pour caractériser les faits répressifs en Amérique latine a été le concept de guerre, avec ses divers adjectifs : guerre civile, guerre antisubversive, guerre de contre-insurrection, guerre sale, guerre contre-révolutionnaire, etc. Tous mettent en lumière le terrorisme d’état, orchestré directement par les Etats-Unis dans le souci primordial de préserver leurs intérêts économiques. Cette notion de guerre a constitué le cadre de justification de la transformation des forces armées latino-américaines en véritables armées d’occupation, par la terreur déployée dans de nombreux camps de concentration, le recours généralisé à la torture, la systématisation d’assassinat des « opposant∙es », le viol des femmes … la terreur à tous les niveaux de la vie quotidienne.

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Une grève générale algérienne anticoloniale : la Grève des 8 jours (28 janvier- 4 février 1957)

C’est un moment crucial dans l’histoire de la guerre d’Indépendance algérienne : deux ans après le début de l’insurrection, le FLN met toutes ses forces dans l’organisation d’une mobilisation populaire massive et non-violente pour obtenir l’indépendance : la Grève des 8 jours (28 janvier – 4 février 1957). Alors que les sources algériennes disponibles sont peu nombreuses, les archives coloniales française, sur lesquelles s’appuie principalement cet article montrent qu’elle fut suivie souvent très massivement dans toutes les villes d’Algérie ainsi que dans l’émigration en métropole. Elles montrent aussi que la situation d’hégémonie coloniale permit de la réprimer avec une brutalité inouïe, tout particulièrement à Alger, et aussi d’en invisibiliser presqu’entièrement le succès.

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Les cheminots face à la lutte armée

« La résistance, c’est le train allemand qui ne passe pas, c’est le matériel allemand qui verse dans le ravin, c’est le fourrage français à destination de l’Allemagne qui brûle. C’est l’embouteillage organisé dans les gares. Résister, c’est vouloir faire quelque chose contre l’ennemi, même quand on n’a ni armes ni matériel approprié à la destruction, comme c’est malheureusement souvent le cas. Résister, c’est renseigner, c’est aider ses camarades à accomplir leur travail de combat » Paru en 1943, cet éditorial du Bulletin des chemins de fer prône la résistance, armée ou non armée, lors de la Seconde Guerre mondiale. Dans cet article, rédigé pour un colloque, Georges Ribeill revient sur « les facteurs corporatifs » de ces engagements et les différenciations sociologiques de l’engagement militant. Il pointe aussi les mythes construits après-guerre, sans pour autant nier ou dévaloriser la Résistance active au sein de la SNCF, les résistances de cheminots et cheminotes.

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Espagne 1936, milices ouvrières et livraison d’armes à travers La Révolution prolétarienne

Dès le début de la révolution espagnole qui fit suite à l’insurrection fasciste des militaires, dont Franco, les questions du soutien à la résistance populaire, armée et non armée, de la livraison d’armes, du combat antifasciste aux côtés de forces républicaines ne représentant ni ne défendant les intérêts de la classe ouvrière, ont interpellé le mouvement ouvrier. Syndicalistes, nous reproduisons quelques extraits de la revue La Révolution prolétarienne, alors sous-titrée « revue bimensuelle syndicaliste révolutionnaire ».

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1979 : la caravane du désarmement Bruxelles-Varsovie – Ni OTAN ni Pace de Varsovie

Les « Marches internationales non-violentes pour la démilitarisation » se sont déroulées durant les années 1970/80. La première eu lieu en 1976, dans l’Est de la France (Metz, Gravelotte, Verdun, Douaumont…) ; chaque année, d’autres suivirent : entre l’Allemagne et la France, ainsi qu’en Sardaigne (1977) ; en Catalogne et Sardaigne (1978) ; entre Avignon, La Spezia, Ljubljana (1980) ; en Hollande (1981) ; en Andalousie (1982)… Toujours étaient visés des lieux symboles des tueries guerrières, de la militarisation des sociétés, tant « de l’Ouest » comme « de l’Est » selon la terminologie de l’époque. Les bases militaires de l’OTAN et des villes représentant le Pacte de Varsovie étaient souvent ciblées, même si les passages « à l’Est » étaient particulièrement difficiles. On retrouvera ce souci du non-alignement sur les blocs militaires et politiques existants, les années qui suivirent, avec le Comité pour le désarmement nucléaire en Europe (CODENE) et la bataille « Ni SS 20 soviétiques ni Pershing 2 américains ». Mais nous nous intéresserons ici à la troisième Marche internationale pour la démilitarisation, de Bruxelles à Varsovie, en 1979.

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L’anarcho-syndicalisme espagnol à l’heure de la Transition – Entre recomposition et déconstruction ?

Espoirs déçus. Engagements antifranquistes et libertaires durant la transition démocratique espagnole ; Tout le pouvoir à l’assemblée ! Une histoire du mouvement ouvrier espagnol pendant la transition (1970-1979) ; La transition en Rouge et Noir. CNT (1973-1980) : A travers un certain nombre de livres sortis ces dernières années, ainsi que le sous-titrage de documentaires espagnols tel que Le temps des cerises ou encore COPEL : une histoire de révolte et de dignité, la période dite de la Transition, connaît un regain d’intérêt des milieux militants français. En Espagne, le sujet n’est pas oublié, loin s’en faut, et un simple tour des bibliographies des livres de Reyes Casado Gil et Arnaud Dolidier suffit à s’en convaincre. Dernier exemple important en date, le film el Entusiasmo, dont le titre ne nécessite pas de traduction.

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Le syndicalisme soviétique a-t-il existé ?

Lors du centenaire de la révolution russe, de nombreuses publications ont vu le jour, profitant de la distance avec cet événement décisif du XXe siècle, pour s’intéresser à différents aspects de l’histoire soviétique. Le sujet syndical est malheureusement trop souvent délaissé dans ces études. Pourtant, le syndicalisme, en Union soviétique et dans les pays placés directement sous son influence, a tenu rang de modèle pour plusieurs générations militantes partout dans le monde.

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La guerre d’Algérie

Ca texte est paru en 1999 dans le n° 4 de Tsantsa, revue de la Société suisse d’ethnologie. Il a été repris dans L’Outrage aux mots, OEuvres II, Editions P.O.L, 2011. Alors que 60 ans après les crimes d’Etat du 17 octobre 1961 aucun gouvernement français n’en a reconnu ce caractère, il raisonne d’une forte actualité. A propos de la Guerre pour la fin de la colonisation en Algérie bien sûr, mais pas seulement ; il parle d’une autre guerre en Algérie, celle des années où il écrit, qui ensanglanta le pays à la fin du 20ème siècle. Une période, nous sommes avant le 11 septembre 2001, où « le principal allié arabe des Américains finance le fanatisme cependant que ces mêmes Américains, fiers d’être la plus grande démocratie du monde, soutiennent les Talibans ». La loi sur les 35 en France, les accords d’Oslo qui entérinent la colonisation de la Palestine, ou encore la terrible répression exercée par la Junte argentine à partir de 1976 sont aussi évoqués… La fin est d’une cruelle véracité : « La guerre ne fut-elle  pas finalement un bien ? La mort ne renouvelle-t-elle pas les consommateurs ? Allons, le vieux monde est déjà derrière nous et la monnaie unique à portée de main qui permettra d’augmenter les prix et d’abaisser les salaires pour le plus grand bien de l’économie ».

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Arbeiter und Soldat

Le 6 octobre, François Préneau a publié le texte que nous reproduisons ici. Pourquoi le 6 octobre ? En hommage à Robert Cruau. Il y a 68 ans, le 6 octobre 1943, Robert Cruau était assassiné par les nazis à Brest. Il avait 22 ans. Militant de la 4ème Internationale à Nantes, où il travaillait à la Poste, Robert Cruau avait rejoint Brest au printemps 1943 pour à la fois échapper au Service du travail obligatoire (STO) et prendre la responsabilité du travail en direction des soldats allemands décidé par son parti. En hommage au jeune révolutionnaire nantais, voici le dernier texte militant qu’il a rédigé, pour le journal Front Ouvrier de Brest, sous le pseudonyme de Pleton, quelques jours avant d’être arrêté et assassiné.

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Esquisse pour une histoire des jeunes dans la France capitaliste

La jeunesse est un âge social – et socialement différencié : les contrastes sociaux interdisent d’évoquer une « jeunesse » au singulier. C’est pourquoi évidemment, les jeunes ne forment pas une classe sociale. Leurs origines, leur situation, leurs conditions de vie sont profondément variées, au point que parler de « la jeunesse » comme si elle existait en tant que telle, en-dehors de toute appartenance sociale, est non seulement périlleux mais idéologiquement orienté.

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Dictatures : les enfant butins de guerre

Estela Barnes de Carlotto est née en 1930. Elle est la mère de Laura, Montonera enceinte de 2 mois et demi lors de son arrestation par la dictature militaire argentine, en novembre 1977, et grand-mère de Guido, né en captivité le 26 juin 1978, arraché à sa maman 5 heures après l’accouchement. Laura fut exécutée deux mois après la naissance de Guido. A travers l’interview réalisée pour Les utopiques, elle partage avec nous son histoire, l’histoire de toute une génération, sa lutte, la lutte des Abuelas de Plaza de Mayo, les Grands-mères de la Place de mai. Estela Barnes de Carlotto est présidente de l’association Abuelas de Plaza de Mayo. Alicia Lo Giúdice,  psychologue au sein de Abuelas de Plaza de Mayo depuis 36 ans, est aujourd’hui coordinatrice de l’équipe de psychologues de l’association. C’est elle qui, en 1985, accompagna la première petite-fille restituée. Dans son interview, elle nous explique le soutien psychanalytique mis en place par Abuelas.

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Les gamins de Paris au combat ? Les enfants-soldats sous la Commune de Paris (1871)

Ce texte a été présenté lors du colloque international « L’enfant-combattant, pratiques et représentations », organisé les 25-26 novembre 2010 à l’Université de Picardie Jules Verne (Centre d’histoire des sociétés et des conflits), en partenariat avec l’Université Blaise Pascal – Clermont-Ferrand. Voilà un document qui fait le lien avec notre précédent numéro « La Commune de Paris : mémoires, horizons ».

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L’origine du statut du personnel de la RATP

Ce texte issu d’un travail dans le cadre universitaire, en mai 1999, n’avait jamais été publié, déposé seulement aux archives de la CGT RATP à Fontenay-lès-Briis. Il faisait partie d’une recherche plus large concernant les personnels des transports parisiens. A travers une histoire longue, la majorité des conflits qu’ont mené ces salarié.es depuis la création de leur statut en 1898 et de leur système de retraite en 1919 a été, pour l’essentiel, la défense de ces droits acquis, dès la fin du 19ème siècle. Le texte présente la situation sociale de l’époque où a été élaboré ce statut et les avantages accordés aux personnels par la municipalité parisienne d’anciens communards devenus réformistes (partisans de Paul Brousse). Il détaille ensuite les gains octroyés par le groupe Empain, concessionnaire du métro de Paris, qui était prêt à des concessions sociales pour conquérir le marché. Surtout il montre, et c’est l’objet de l’actualisation de ce texte en 2020, que les grandes luttes des travailleurs et travailleuses des transports parisiens (1919, 1947, 1953, 1995, 2007), jusqu’au conflit actuel pour la défense des retraites, avaient pour objet la défense de ce statut.

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La répression à La Poste, une arme au service des contre-réformes

La Poste a été, au cours de sa longue histoire, le terrain de plusieurs épisodes de répression contre des syndicalistes combatifs, ou plus largement des agents en grève*. Ces dernières années, la répression antisyndicale n’a cessé de s’amplifier, dans ses rythmes comme dans son ampleur. Des années 1980 à aujourd’hui, les ministères des PTT puis dirigeants de La Poste ont mené bataille contre les syndicalistes (de la CGT et de SUD en grande majorité) qui refusaient, et refusent encore, d’accompagner leurs grandes « réformes » menées à marche forcée. Avec un but : faire taire la contestation des militant·es, mais surtout celle des personnels, par une politique du bâton et de la terreur. En d’autres termes, frapper fort sur les pointes avancées de la résistance, pour effrayer le plus grand nombre.

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