Parutions spéciales
Compte tenu de l’actualité, nous mettons en ligne quelques textes du numéro 12 – Pour une protection sociale du 21ème siècle

Quelques repères historiques
Ce texte est un survol de l’histoire de la protection sociale en France ; il ne se veut pas exhaustif. Notre protection sociale est le fruit de plus de deux siècles d’histoire et de luttes pour conquérir des droits. Ces acquis sont menacés en permanence par le patronat et les gouvernements. Le patronat n’a jamais accepté la mise en place de mécanismes de solidarité qui lui ont été imposés ; il ne supporte pas le peu de place laissé aux capitaux des assurances privées mis sur le marché financier. Aujourd’hui nous vivons une nouvelle étape de cette remise en cause.
Syndicalisme

Sortir de l’invisibilité, des travailleuses dans la crise du Covid 19… et après
La crise sanitaire comme sa gestion étatique et patronale amènent le mouvement social, et particulièrement le mouvement syndical, à répondre concrètement et politiquement à une situation inédite dans la société française des dernières décennies. Ce moment articule de façon saillante les axes de luttes socio-économiques et politiques portées par un syndicalisme de transformation sociale , et comme toutes les situations de crise, il éclaire des enjeux de pouvoirs révélateurs des hiérarchies sociales et des inégalités qui font système dans nos sociétés. Dans la sphère du travail, les décisions publiques et les pratiques patronales en France en cette période de crise sanitaire ne touchent pas toustes les salarié·es de la même façon, et toustes n’ont pas les mêmes outils pour les affronter sur le terrain.
Extrême-droite

Avec Mark Bray, face à l’alt-right
Mark Bray, historien de l’antifascisme, est victime d’une cabale orchestrée par l’extrême droite américaine. Enseignant à l’université de Dartmouth dans
Féminisme

Le syndicalisme et sa dette historique avec la lutte des femmes
La lutte des femmes se mènerait au détriment de la lutte des classes, puisque pour Marx, Engels et leurs disciples les moins ouverts, la domination masculine étant née avec les sociétés de classe, elle serait destinée à disparaître avec la révolution sociale. Mais les femmes n’ont pas attendu dans leur cuisine que la révolution sociale arrive : au début de ce XIX siècle, nombreuses sont celles qui participent à l’organisation des luttes des ouvriers et ouvrières.
Histoire

Il y a 100 ans, le congrès de Tours : un espoir commun(iste) ?
En décembre 1920, le congrès socialiste, réuni à Tours, aboutit à la scission du parti : la majorité forme la Section
Logements

Est-il encore possible de penser l’aménagement des villes africaines ?
Les villes africaines offrent aujourd’hui une particulière résistance à la pensée d’aménagement
Travail

L’origine du statut du personnel de la RATP
Ce texte issu d’un travail dans le cadre universitaire, en mai 1999, n’avait jamais été publié, déposé seulement aux archives de la CGT RATP à Fontenay-lès-Briis. Il faisait partie d’une recherche plus large concernant les personnels des transports parisiens. A travers une histoire longue, la majorité des conflits qu’ont mené ces salarié.es depuis la création de leur statut en 1898 et de leur système de retraite en 1919 a été, pour l’essentiel, la défense de ces droits acquis, dès la fin du 19ème siècle. Le texte présente la situation sociale de l’époque où a été élaboré ce statut et les avantages accordés aux personnels par la municipalité parisienne d’anciens communards devenus réformistes (partisans de Paul Brousse). Il détaille ensuite les gains octroyés par le groupe Empain, concessionnaire du métro de Paris, qui était prêt à des concessions sociales pour conquérir le marché. Surtout il montre, et c’est l’objet de l’actualisation de ce texte en 2020, que les grandes luttes des travailleurs et travailleuses des transports parisiens (1919, 1947, 1953, 1995, 2007), jusqu’au conflit actuel pour la défense des retraites, avaient pour objet la défense de ce statut.
Ecologie

L’écologie, moteur de la transformation sociale
Le changement d’échelle dans la prise de conscience écologique, notamment corrélé aux annonces de plus en plus alarmantes sur l’évolution
International

L’action syndicale à l’OIT pour une convention contre les violences
L’Organisation internationale du travail (OIT) a adopté, le 21 juin 2019, à l’occasion de ses 100 ans, une convention (texte normatif, qui s’impose au droit national), accompagnée d’une recommandation (guide d’application concret et détaillé), contre les violences et le harcèlement au travail. Il s’agit d’une grande victoire pour les travailleuses et travailleurs du monde, qui fait suite à 7 ans de mobilisation de la Confédération syndicale internationale (CSI) et de ses 300 organisations affiliées présentes dans 151 pays. Son contenu a été construit à l’issue de 2 ans de négociations à Genève, durant lesquelles c’est la CGT qui représentait les travailleuses et travailleurs français·es.
Libertés

Laissez-nous respirer
Nous reprenons ici « l’appel des familles contre l’impunité des violences policières, pour l’interdiction des techniques d’immobilisation mortelles et des armes de guerre en maintien de l’ordre ». Il servait de support à la mobilisation pour la manifestation prévue le 14 mars à Paris, dans le cadre de la Journée internationale contre les violences policières.
Racisme

Laisser la place aux premières concernées
L’intersectionnalité a fait sa réapparition en France, il y a une dizaine d’années, dans les champs universitaire et militant. C’est l’analyse des structures de domination et d’exploitation autour de trois piliers : la classe, le genre et la race. Ces trois systèmes ont leurs logiques internes, mais sont aussi interconnectés dans le système capitaliste. Dans le champ syndical, le mot a du mal à s’imposer, en raison de la prédominance de l’analyse des rapports sociaux de domination et de production autour de la classe, et de l’invisibilisation du genre et de la race. Ce concept est porté de plus en plus fortement par des femmes originaires du monde post-colonial, ayant grandi dans des milieux et/ou des quartiers populaires. Par ce concept et les analyses qui en découlent, elles s’attaquent à deux écueils des milieux militants : le sexisme des camarades dans le milieu syndical, mais aussi le racisme des féministes blanches à l’égard des femmes racisées.
Sport

Bukaneros
Bukaneros : “La solidarité, la conscience de classe et la défense de notre quartier sont les piliers de notre philosophie” Pour
Vidéo
Un documentaire de Lucile Nabonnand et Etienne Simon (mars 2011).
Lors de la crise économique et financière de 1999-2001, de nombreuses usines ont été récupérées à Buenos Aires par leurs ouvrier-e-s, tandis que les patron-ne-s les fermaient les unes après les autres. Ce mouvement est né d’une nécessité de survie dans un contexte social particulièrement difficile, mais qui perdure depuis vingt ans comme une réponse prolétaire actuelle à la fermeture d’un lieu de travail. En allant rencontrer ces travailleur-se-s, nous voulions porter un regard sur la récupération et l’autogestion comme facteurs d’émancipation pour les femmes dans une société globalement misogyne. L’Argentine est un pays de réputation machiste, réputation qui d’après les organismes argentins de défense des droits des femmes relève d’une âpre réalité dans le monde du travail. La question sous-tendue par notre documentaire est de savoir si une organisation du travail plus solidaire, collective, autogérée amène aussi à un autre regard sur le travail féminin. D’un point de vue plus symbolique il pose ces deux questions : les choix d’organisation du travail transforment-ils les relations sociales et ces changements ont-ils une incidence sur le statut et la vie des femmes ?
Voir la bande-annonce : youtube.co/watch?v=k0ZLppOe2M4
Voir les Utopiques – numéro 10 (Sur les chemins de l’émancipation, l’autogestion)
Lucile Nabonnand est vidéaste et photographe indépendante à Nancy (lulna.blogspot.com), Etienne Simon est enseignant en Histoire-Géographie et militant syndical au sein de Solidaires. Leur départ en 2009 à Buenos Aires résulte d’une volonté commune de vivre in situ des expériences alternatives d’auto-organisation (politiques, féministes, professionnelles…) dont l’Amérique latine était devenue cheffe de file (assemblées de quartiers, collectifs piqueteros, entreprises récupérées, collectifs de femmes…). Au-delà, il s’agit par le biais du documentaire de relayer ces expérimentations et d’en permettre l’analyse et/ou l’application à d’autres femmes et hommes.