L’origine du statut du personnel de la RATP

Ce texte issu d’un travail dans le cadre universitaire, en mai 1999, n’avait jamais été publié, déposé seulement aux archives de la CGT RATP à Fontenay-lès-Briis. Il faisait partie d’une recherche plus large concernant les personnels des transports parisiens. A travers une histoire longue, la majorité des conflits qu’ont mené ces salarié.es depuis la création de leur statut en 1898 et de leur système de retraite en 1919 a été, pour l’essentiel, la défense de ces droits acquis, dès la fin du 19ème siècle. Le texte présente la situation sociale de l’époque où a été élaboré ce statut et les avantages accordés aux personnels par la municipalité parisienne d’anciens communards devenus réformistes (partisans de Paul Brousse). Il détaille ensuite les gains octroyés par le groupe Empain, concessionnaire du métro de Paris, qui était prêt à des concessions sociales pour conquérir le marché. Surtout il montre, et c’est l’objet de l’actualisation de ce texte en 2020, que les grandes luttes des travailleurs et travailleuses des transports parisiens (1919, 1947, 1953, 1995, 2007), jusqu’au conflit actuel pour la défense des retraites, avaient pour objet la défense de ce statut.

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Laissez-nous respirer

Nous reprenons ici « l’appel des familles contre l’impunité des violences policières, pour l’interdiction des techniques d’immobilisation mortelles et des armes de guerre en maintien de l’ordre ». Il servait de support à la mobilisation pour la manifestation prévue le 14 mars à Paris, dans le cadre de la Journée internationale contre les violences policières.

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« Je ne reviendrai pas vers vous » : discours managérial et paroles militantes

Quinze ans après le constat dressé par Eric Hazan dans sa LQR, où en sommes-nous de ce tiraillement de langue, qui a vu le discours managérial envahir de ses accents atones tout l’espace public ? Étayant leur propos d’analyses puisées dans les champs des sciences sociales et de la linguistique, ou piochées dans leurs expériences militantes, Lilian Robin et Nicolas Pineau appellent à la mobilisation citoyenne et
syndicale afin de mener la contre-offensive linguistique.

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La retraite en chantant, c’est tous les jours dimanche !

C’est en 1981, que fut instituée la retraite à 60 ans. Près de 4 décennies après cette date, les capacités productives de la France ont-elles à ce point diminuées qu’il faut amputer les pensions ? Le manque de main d’œuvre est-il si grave qu’il faut contraindre les anciens à rester au boulot jusqu’à un âge canonique ? Nous comptons déjà plus de 6 millions de demandeurs d’emploi, la retraite tardive, c’est le chômage longue durée pour certains, les postes se libèrent fort tardivement.

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Ripostons à l’autoritarisme !

20 juillet 2019, Beaumont-sur-Oise. Dans la banlieue située à 60 km de Paris, malgré les averses, en dépit des transports ralentis, 5 000 personnes se sont rassemblées pour la troisième Marche pour Adama Traoré. Sous les regards bienveillants des habitant·es et des commerçant·es, la foule compacte parcourt le chemin jusqu’au quartier de Boyenval, passant devant la gendarmerie où le jeune homme est mort trois ans plus tôt « sous le poids de trois gendarmes et d’un système ». Comme en 2018 déjà, on y trouve toutes les couleurs et toutes les tendances du mouvement social : habitué·es du cortège de tête, organisations syndicales, membres et figures de partis de gauche, collectif des Gilets noirs, cortège « queer venère », collectifs écologistes, etc. Mais le fait nouveau et historique, c’est le jaune fluo qui mouchète le cortège. Plusieurs centaines de gilets sont venus de Saint- Nazaire, d’Amiens, de Commercy, de différentes régions d’Île-de-France, sans parler des « figures » comme Jérôme Rodriguez, Fly Rider ou Priscilla Ludovsky.

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Pessimisme de l’intelligence, optimisme de la volonté

La grève nationale interprofessionnelle a démarré le 5 décembre ; plus de trois mois, comment s’étonner que le mouvement prenne d’autres formes ? Car, telle est bien la situation : il n’est plus juste de parler de grève générale, ni généralisée ; mais gouvernement et patronat seraient bien présomptueux s’ils pensaient que le mouvement est fini.

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Gilets jaunes, On nous appelait les prisonniers politiques

En plus d’un an, près de 440 gilets jaunes ont été incarcérés pour des peines de un mois à trois ans. Cette répression carcérale a bouleversé leurs vies, celles de leurs proches et affecté tout le mouvement. À Montpellier, Perpignan, Narbonne, Le Mans et d’autres villes, Bastamag* a rencontré plusieurs prisonniers et prisonnières et leurs soutiens. Ils et elles racontent leur expérience.

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Observatoire de la discrimination et de la répression syndicales

Être syndiqué et/ou disposer d’un mandat syndical, c’est bien souvent faire l’expérience de la répression et de la discrimination. Ce déni de démocratie bénéficie trop souvent de la passivité des pouvoirs publics, alors que le droit d’adhérer à une organisation syndicale de son choix est un droit reconnu par la Constitution et que toute obstruction dans ce domaine constitue une atteinte aux droits de l’homme et du citoyen. En 2011, la Fondation Copernic, la CFTC, la CGT, FO, la FSU et Solidaires ainsi que le Syndicat des avocats de France et le Syndicat de la magistrature, ont créé un Observatoire de la répression et de la discrimination syndicales. Son objectif est de rendre visible un problème largement ignoré par la statistique publique, rarement pris en compte par les études menées sur le champ des relations professionnelles, purement et simplement occultée ou niée par le patronat.

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La répression à La Poste, une arme au service des contre-réformes

La Poste a été, au cours de sa longue histoire, le terrain de plusieurs épisodes de répression contre des syndicalistes combatifs, ou plus largement des agents en grève*. Ces dernières années, la répression antisyndicale n’a cessé de s’amplifier, dans ses rythmes comme dans son ampleur. Des années 1980 à aujourd’hui, les ministères des PTT puis dirigeants de La Poste ont mené bataille contre les syndicalistes (de la CGT et de SUD en grande majorité) qui refusaient, et refusent encore, d’accompagner leurs grandes « réformes » menées à marche forcée. Avec un but : faire taire la contestation des militant·es, mais surtout celle des personnels, par une politique du bâton et de la terreur. En d’autres termes, frapper fort sur les pointes avancées de la résistance, pour effrayer le plus grand nombre.

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En 2019, multiplication des atteintes graves à la liberté de la presse en France

Jamais, en France, la liberté de la presse – pourtant constitutionnelle – n’a subi autant de régressions. Depuis la loi « Renseignement » de 2015, jusqu’aux autres lois liberticides que sont les textes votés en 2018 et 2019 ; la loi sur la « Sécurité des affaires », et celle sur les « fake news », sont emblématiques d’une volonté politique de ne pas s’embarrasser de contradicteurs et/ou de gêneurs patentés que sont les journalistes.

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Collège République à Bobigny, anatomie d’une répression syndicale

Le 3 juillet 2019, devant le rectorat de Créteil, un rassemblement de près de 200 personnes exprime bruyamment son mécontentement. Ce jour-là, plus haut dans les locaux du rectorat, a lieu une commission administrative paritaire académique (CAPA) : il s’agit d’une instance, regroupant représentant·es des organisations syndicales et de l’administration, chargée d’examiner tout ce qui a trait à la carrière des agent·es. Ce jour-là, la CAPA a comme objet l’étude des « mutations dans l’intérêt du service » de plusieurs personnels du collège République, de Bobigny (Seine-Saint-Denis).

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Le ministère du travail s’attaque au syndicalisme interprofessionnel

On connaît les coups classiques du patronat : pressions directes, procédures de sanctions et de licenciements, discrimination en termes de carrière, de rémunération, changements de postes liés à l’exercice du mandat, etc. Dans le cas présent, le ministère du Travail semble innover puisqu’il s’agit de tenter de dissuader les inspecteurs et inspectrices du travail de s’investir dans le syndicalisme interprofessionnel.

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Antifascisme contre barbarie, l’autodéfense populaire au cœur des luttes

Le 15 avril 2019, des militants antifascistes de la région parisienne ont été arrêtés, à la suite d’une confrontation de rue avec des membres des groupuscules d’extrême-droite Zouaves Paris, Milice Paris et Génération Identitaire. Cet affrontement faisait suite à une série d’agressions de la part de ces bandes fascistes au sein du mouvement des gilets jaunes, comme celle dont tout le monde se souviendra du cortège du NPA le 26 janvier à Paris. Dans cette affaire du 15 avril, les militants fascistes n’ont pas été inquiétés par la justice et l’un d’eux a même porté plainte. En revanche, plusieurs militants antifascistes ont été mis en examen et mon fils Antonin Bernanos a été placé en détention provisoire, par le juge des libertés et de la détention Charles Pratz, au centre pénitentiaire de Fresnes le 18 avril 2019.

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