L’association pour l’autogestion

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Qu’est-ce que l’association pour l’autogestion ?

Rien de plus simple pour la définir que de prendre un extrait de ces statuts :

Cette association a pour but :

  • de conserver et réactiver la mémoire des débats et des luttes autogestionnaires de toutes les composantes syndicales et politiques du mouvement ouvrier et des mouvements sociaux ;
  • de promouvoir et soutenir les expériences autogestionnaires d’aujourd’hui du local au planétaire ;
  • de contribuer aux réflexions des partisans de l’autogestion dans le mouvement social et altermondialiste, dans une perspective de transformation de la société.

Un site, des débats, des réflexions…

L’association vit avant tout à travers son site : www.autogestion.asso.fr. Chaque semaine, un billet d’actualité y est publié ; on y trouve aussi des informations sur les diverses initiatives (rencontres, débats, publications, exemples concrets, etc.) en rapport avec l’autogestion. Le site est aussi un formidable outil pour quiconque a besoin de rechercher des références sur le sujet : documents, expériences passées, témoignages, liens…

En France, l’association participe, à la mesure de ses moyens, au soutien aux luttes et pratiques autogestionnaires. Elle contribue à faire connaître, notamment dans les milieux syndicaux et universitaires, les débats, réflexions et travaux sur l’autogestion : des expériences du passé à celles d’aujourd’hui, mais toujours dans la perspective d’un futur qui ne sera autogéré que si nous en prenons les moyens à travers nos pratiques et nos luttes. La somme, toujours provisoire et partielle, de ces engagements se retrouve dans « l’encyclopédie internationale de l’autogestion », publiée en 2015 en partenariat avec les Editions Syllepse, sous la forme d’un livre électronique de 2368 pages1. Quelques militants et militantes Solidaires y ont contribué.

L’association est aussi partie prenante d’un collectif qui regroupe des associations et une organisation syndicale (Solidaires) mettant en commun réflexions et travaux autour de thèmes tels que « autogestion », « socialisation », communs », « démocratie », « émancipation », etc. Parmi les débats de ces derniers mois : « Multinationales et autogestion : quels possibles, à partir de l’exemple de Renault ? » ; « En quoi les revendications et les pratiques alternatives ont-elles besoin d’une vision d’avenir et en quoi sont-elles les germes du changement ? » ; « Les expériences autogestionnaires de Mai 68 et leur actualité aujourd’hui » ; « Emanciper le travail ? » ; « Que manque-t-il à nos luttes pour qu’elles soient victorieuses » ; « De la démocratie sociale à la démocratie totale ».

Internationalistes

L’association est impliquée dans le réseau international de « l’économie des travailleurs et des travailleuses ». Elle était ainsi parmi les forces organisatrices des rencontres euro-méditerranéennes de Gémenos en janvier 2014 (chez les Fralib), de Thessalonique (chez les Vio.Me) en octobre 2016, ou internationales de Buenos-Aires et Pigüe en août 20172. Autant de lieux où Solidaires était aussi représentée. « C’est aussi le lieu de discussions sur le projet de société autogestionnaire dans son ensemble, qui ne saurait se limiter à une addition de coopératives et autres lieux autogérés, mais pose les questions plus globales de démocratie, de pouvoir, de propriété collective, dans une perspective évidemment anticapitaliste.3 »

Une histoire à transmettre pour la faire ensemble aujourd’hui et demain

Le texte adopté lors d’une assemblée générale annuelle de l’association, situe bien la démarche du collectif :

L’autogestion est à la fois un but et un chemin. Comme but, l’autogestion constitue la forme d’organisation et le mode de fonctionnement d’une société fondée sur la participation de toutes et de tous à l’ensemble des décisions dans les champs économique et politique, à tous les niveaux de la sphère collective pour l’émancipation de chacun et de chacune. Comme chemin, l’autogestion est nécessaire pour accumuler des forces, faire la démonstration que les dominations et les hiérarchies ne sont pas fatales, et qu’une autre société, postcapitaliste, est possible. L’autogestion est de ce point de vue une utopie concrète.

L’Association a pour ambition de promouvoir la réflexion et l’éducation populaire sur la thématique de l’autogestion. Elle vise à mutualiser les expériences de façon critique sans les transformer en modèles normatifs, et à appuyer toute initiative s’inscrivant dans le sens d’un projet émancipateur. Elle regroupe des hommes et des femmes, syndicalistes, coopérateur-rices, associatifs, féministes, écologistes et politiques de différents horizons.

Après avoir été fortement présente dans les mobilisations et les débats politiques des années 1970, l’Autogestion réapparait aujourd’hui à la faveur de multiples luttes et expériences dans le monde (démocratie directe, reprises d’entreprises, coopératives, résistances et pratiques alternatives au système). La mondialisation capitaliste et la crise écologique nous imposent de réactualiser un certain nombre de débats.

Il n’y a pas de modèle clés en main d’un processus de transformation de la société, ni des formes achevées d’une organisation sociale autogestionnaire. Néanmoins, commencer à se poser quelques questions fondamentales c’est tenter d’y répondre :

  • Formes de la socialisation ;
  • Conciliation des intérêts locaux et globaux ;
  • Combinaison entre la satisfaction des besoins sociaux, les capacités productives et les impératifs écologiques ;
  • Redéfinition des institutions adéquates à la démocratie ;
  • Remise en cause par la démocratie autogestionnaire des formes institutionnelles actuelles ;
  • Rendre effective l’égalité hommes/femmes à tous les niveaux de décision ;
  • Place du processus autogestionnaire dans les transformations et les ruptures.

Notre objectif est nécessairement international et notre démarche altermondialiste. Nous recherchons des partenaires poursuivant des finalités analogues, sous tous les continents.

Faire vivre l’association !

Pour devenir membre de l’association et faire en sorte qu’elle vive et se développe, il suffit d’adresser sa cotisation annuelle (dont le minimum est fixé à seulement 10 euros) à « Association pour l’Autogestion c/o Syllepse – 69 rue des Rigoles 75020 Paris.


                         
Christian Mahieux
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1 www.autogestion.asso.fr/autogestion-lencyclopedie-internationale/

2 Il s’agissait de la 6ème rencontre internationale de ce réseau. La première s’est tenue en 2007.

3 « Un réseau international pour l’autogestion », Solidaritat n°7, journal de Solidaires Gard.


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