VISA, un combat syndical antifasciste unitaire depuis 1996

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VISA (Vigilance et Initiatives Syndicales Antifascistes) est une association intersyndicale composée à présent de plus de 120 structures syndicales : l’Union Syndicale Solidaires et plusieurs de ses syndicats, la FSU et plusieurs de ses syndicats, des fédérations et des syndicats de la CGT, de la CFDT, de la CNT-SO, de la CNT et du Syndicat de la magistrature. Cette dimension syndicale unitaire constitue le socle fondateur de VISA, qui œuvre concrètement, depuis 1996, sur le terrain de la lutte antifasciste. Depuis plus de 22 ans, VISA recense, analyse et dénonce syndicalement les incursions de l’extrême droite et plus particulièrement du Front national, devenu Rassemblement national, sur le terrain social, ses idées et ses pratiques.


Cheminot en région Pays-de-Loire, Sébastien est militant SUD-Rail. Il représente l’Union syndicale Solidaires au sein de Vigilances et initiatives syndicales antifascistes.


« Médias et extrême droite : halte à la banalisation ! », le 12 février 2022. [DR]

A l’origine de VISA, le mouvement Ras l’front

Tout a commencé en 1990 avec la naissance de Ras l’front. Ce réseau associatif est créé à la suite de « l’appel des 250 », dans le but de lutter contre le Front national et ses idées. Cet appel a été initié par 250 personnalités en mai 1990, après l’ignoble profanation antisémite du cimetière juif de Carpentras, pour passer à la contre-offensive contre le fascisme et le racisme, contre la montée du Front national : « La montée en puissance d’un parti fascisant et raciste met la France à l’heure de tous les périls. Ses avancées sont faites de nos reculs. Il faut, pour commencer, avoir le simple courage de nommer les choses et les gens. Quelles qu’en soient les conséquences judiciaires, nous affirmons ici que Le Pen, en filiation directe avec l’idéologie nazie, est un fasciste et un raciste. Au sommet, l’équipe dirigeante du FN applique avec une ténacité cynique sa stratégie de conquête du pouvoir. […] Le combat antiraciste ne sera pas gagné par la recherche d’on ne sait quel consensus bourbeux avec une droite déjà largement contaminée. Il ne peut l’être que par l’affirmation sans compromis de nos propres valeurs. Il le sera par la mobilisation de ceux et de celles qui, par-delà différences et clivages, sont résolus à stopper le FN à tout prix, par tous les moyens, à tous les niveaux, et de manière permanente. La bataille doit être livrée devant les tribunaux, dans les médias et dans la rue. Face au FN, il faut mettre en place un front de résistance, qui donnera un coup d’arrêt à ces entreprises et imposera l’adoption de mesures sociales et politiques propres à enrayer le développement du racisme. Nous en appelons aux partis et aux organisations progressistes pour qu’ils créent, dans les plus brefs délais, les conditions pratiques d’une riposte unitaire. Un premier objectif devrait être la préparation d’une manifestation nationale massive rassemblant toutes celles et tous ceux qui sont résolus à barrer le chemin au racisme fasciste. L’heure n’est plus aux constats attristés et aux déplorations. Le temps de la contre-offensive est venu ! »


Le Front national au travail, brochure publiée en 2002. [DR]

Ras l’front avait pour vocation de créer et de stimuler un « mouvement de résistance et de vigilance » contre le fascisme et s’adressait largement aux citoyens et citoyennes, aux associations, aux syndicats et aux partis politiques pour combattre unitairement le Front national, ses alliés et les partis considérés comme défendant les mêmes idées. Ce réseau se voulait indépendant, politiquement comme financièrement. Il était composé de collectifs locaux autonomes présents dans toute la France. Son journal, Ras l’front, était diffusé sur les marchés et dans les manifestations par les équipes militantes. Ras l’front allait ainsi contribuer à l’essor d’une dynamique antifasciste large et unitaire durant les années 90.

Contre-attaque syndicale à partir de 1996 contre l’offensive du FN sur le terrain syndical

L’année 1996 marque la naissance d’une commission syndicale à l’intérieur de Ras l’front : Initiative syndicale antifasciste (ISA). En effet, c’est en 1996 que le Front national déclenche une première offensive sociale, sous l’impulsion déterminante de Bruno Mégret, alors numéro 2 du FN. Celle-ci intervient après la conquête, en 1995, de plusieurs villes (Toulon, Orange, Marignane, puis Vitrolles) qui permet au FN de faire de ces villes des laboratoires. En second lieu, Mégret lance cette offensive juste après la grève de novembre-décembre 1995, avec pour objectif de séduire un électorat populaire, en déclarant au journal Le Monde, en février 1996 : « Nous avons parfaitement compris et soutenu ce mouvement de mécontentement. […] Nous allons intensifier la présence du Front national dans la société française en renforçant son tissu d’implantation locale et en élargissant son impact dans les milieux professionnels. Après la police, nous allons mener des actions à la RATP et, sans doute, dans les transports en province, ainsi que dans le monde enseignant, où nous serons certainement portés par des actes de violence perpétrés dans les établissements. Enfin, nous voulons être présents aux élections professionnelles des chambres de commerce, des chambres de métiers et aux scrutins prud’homaux ». Cette stratégie se concrétise par la création de cinq syndicats étiquetés FN : Police, Pénitentiaire, RATP, Transports lyonnais et Transports en Commun.

En réaction, le 10 mai 1996, la commission syndicale ISA de Ras l’front est à l’initiative d’un meeting de syndicalistes contre le fascisme. A l’issue de cette rencontre, des échanges sont engagés avec la CGT et la CFDT. Le 21 mai, ISA rencontre le SNUI (Syndicat national unifié des impôts), qui se transformera par la suite en Solidaires Finances publiques. Des rencontres officielles auront lieu également avec des représentants de la CFDT, de la CGT et les jeunes syndicats SUD créés dans la dynamique du mouvement de grève victorieux de novembre-décembre 1995. En août 1996, ISA sort un premier bulletin qui évoque largement les rencontres effectuées avec les syndicats ayant la volonté de mener un travail unitaire contre les idées du FN. Dès les premières semaines de l’année 1997, le travail unitaire des organisations syndicales sur les questions antifascistes s’intensifie, avec de nombreuses rencontres et publications. A la fin du mois de janvier 1997, une réunion syndicale antifasciste a ainsi lieu, symboliquement, à Vitrolles ; 350 syndicalistes y assistent venant de tous horizons (CGT, CFDT, FSU, SUD, UNSA). Le 1er mars 1997, des rencontres syndicales nationales contre le fascisme ont lieu à Paris. C’est la première grande rencontre nationale de ce type qui est organisée.

Les réactions syndicales sont nombreuses, souvent unitaires, mettant en avant des messages antifascistes également dans les manifestations et permettent finalement de gagner la bataille juridique contre les faux syndicats FN, invalidés définitivement en 1998, et de marquer un coup d’arrêt décisif à cette offensive du FN sur le terrain syndical. Le livre publié par VISA en 2002 chez Syllepse Le Front national au travail retrace ces années de lutte syndicale antifasciste. En 1997, à l’appel du collectif Justice et liberté de Strasbourg, du Comité national de vigilance contre l’extrême-droite, de syndicats et de nombreuses associations, une puissante manifestation antifasciste, rassemblant plus de 60 000 personnes, a lieu à Strasbourg, pour contrer le congrès du FN, ce qui constituera le point culminant de la dynamique antifasciste des années 90. Les mobilisations antifascistes, les tensions internes au FN vont aboutir à sa scission fratricide, fin 1998, et au départ de Mégret, avec la plupart des cadres du FN, dans un nouveau parti, le Mouvement national républicain (MNR), qui va rapidement péricliter, tout en désorientant l’électorat du FN. Hormis le coup de tonnerre du 21 avril 2002, avec l’accession surprise de Jean-Marie Le Pen au second tour des présidentielles face à Jacques Chirac, le FN va rester durablement affaibli et va connaître une traversée du désert jusqu’en 2011.

En octobre 2000, la rédaction d’ISA décide de s’autonomiser de Ras l’Front et de se structurer en association VISA (Vigilance et initiatives syndicale antifasciste). Elle continuera son travail de veille militante, de sortie régulière des plaquettes et des dossiers thématiques et d’organisation de rencontres unitaires de syndicalistes antifascistes. La ligne éditoriale reste la même : information, pluralisme et ouverture à toutes les sensibilités du monde syndical et associatif : « Elle n’a qu’un seul but : démultiplier et renforcer l’audience du bulletin ISA et faire en sorte qu’il soit plus utile aux syndicalistes et associatifs qui s’en emparent dans leur lutte contre la peste brune. » Ce travail va perdurer pendant des années et le site Internet VISA permettra de relayer toutes les prises de positions et actions des organisations syndicales contre l’extrême droite, ainsi que les informations et analyses thématiques de VISA.

La seconde offensive sociale du FN à partir de 2011

L’année 2011 est marquée par l’arrivée au pouvoir, à la tête du FN, de Marine Le Pen. Une stratégie de dédiabolisation et d’imposture sociale est alors mise en place ; les incursions sur le terrain syndical et dans le monde du travail vont recommencer. Il faut rappeler que nous nous situons juste après la bataille syndicale sur les retraites d’octobre-novembre 2010. Et contrairement à l’issue syndicale victorieuse de novembre-décembre 1995, l’échec de ce mouvement va permettre au FN d’expérimenter une stratégie du vautour en direction d’un électorat populaire. En mars 2011, un électrochoc se produit dans le monde syndical : sur les listes cantonales de mars 2011 figurent six syndicalistes. Ces syndicalistes sont choisis pour leur « représentativité » pluri syndicale : il s’agit tout d’abord, en Moselle, de Fabien Engelmann (CGT), Daniel Durand-Decaulin (CFDT) et Thierry Gourlot (CFTC), d’Annie Lamahieu (FO) dans le Nord, de Robert Demassieux (CFDT) dans le Pas-de-Calais, et de Franck Pech (SUD CT) en Haute-Garonne. Le cas de Fabien Engelmann, militant CGT, issu de l’extrême gauche et ayant basculé via Riposte Laïque, est emblématique. Il sera rapidement et fermement exclu de la CGT, avec fracas, mais deviendra, en 2014, maire de la ville d’Hayange, dans la vallée industrielle sinistrée de la Fensch. Face à cette nouvelle offensive sociale du FN, les organisations syndicales CGT, Solidaires, FSU, CFDT et UNSA se réunissent et initient un appel unitaire : « la préférence nationale est incompatible avec les valeurs du syndicalisme ». La majorité des 6 candidats sont exclus par la CGT, Solidaires et la CFDT, sur la base de l’incompatibilité de l’appartenance à l’extrême droite avec les valeurs du syndicalisme. FO s’est distinguée, en se fondant seulement sur « l’indépendance de FO par rapport aux partis politiques ». La CFTC n’a pas exclu Thierry Gourlot, connu pourtant de longue date pour son appartenance au FN, puisqu’il était membre du Comité central et du Bureau politique et cofondateur avec Louis Alliot d’une coquille vide, le Cercle national des travailleurs syndiqués (CNTS). Ce n’est donc pas un hasard si certains syndicats, au nom d’un apolitisme qui confine à la complaisance, n’ont pas souhaité s’associer à cet appel unitaire.


[DR]

Les nombreuses initiatives de VISA depuis 2011

En décembre 2010, VISA a édité une brochure intitulée FN, le pire ennemi des salariés. Elle va rapidement être diffusée à plusieurs milliers d’exemplaires dans les équipes syndicales.  Le 18 juin 2011, une nouvelle réunion nationale « syndicalistes et antifascistes » se tient à Paris, à l’appel de VISA, pour analyser cette offensive sociale du FN et contre-attaquer avec également la Coordination des associations pour le droit à l’avortement et à la contraception, la Ligue des droits de l’Homme, Mémorial 98, les Editions Syllepse. Dès lors, VISA va multiplier les analyses et les publications diffusées massivement pour outiller les syndicats. Début 2012, la brochure Contre le programme, un argumentaire syndical décortique le nouveau programme du FN dans le cadre des élections présidentielles 2012. En janvier 2014, une nouvelle brochure est imprimée, Barrage syndical antifasciste, qui débute par une rétrospective sur la gestion violente et calamiteuse des villes FN des années 1990 ; elle est principalement orientée sur le danger FN en vue des élections municipales et des élections européennes de 2014. Une autre brochure argumentaire suivra en 2016 : Face au FN et à toute l’extrême droite, réponses & ripostes syndicales.

VISA a également impulsé la CONEX (Coordination nationale contre l’extrême droite) qui appelle à l’action avec le monde du travail, contre l’extrême droite pour le 1er mai 2013. Le 5 juin survient l’assassinat, par des fascistes, dans les rues de Paris, de Clément Méric, jeune syndicaliste de 18 ans de Solidaires étudiant∙e∙s et militant de l’AFA Paris-Banlieue. Cet assassinat va marquer durablement les consciences. Le 22 juin, une manifestation est organisée avec pour slogan « Le fascisme tue. Ensemble combattons-le ». Les assises de la CONEX ont lieu également en juin. Elles conduiront à un appel pour une manifestation unitaire à Lyon, face au congrès du FN prévu les 29 et 30 novembre. Après les assises contre l’extrême droite des 28 et 29 juin, auront lieu trois réunions de préparation du week-end de mobilisation. Cette manifestation antifasciste réunit plusieurs milliers de manifestant∙es et sera durement réprimée : la police intervient dès le début de la manifestation et l’empêche de défiler, ce qui va stopper la dynamique unitaire naissante autour de la CONEX. C’est également en 2014 qu’a été lancé la campagne intersyndicale unitaire contre l’extrême droite par CGT, FSU, Solidaires et des organisations de jeunesse : d’abord à la Bourse du travail de Paris avec 600 syndicalistes de toute la France, puis dans l’Hérault, en Moselle, dans le Vaucluse et dans le Pas de Calais, rassemblant au total des centaines de militants syndicaux de la CGT, FSU, Solidaires.  Ces équipes syndicales se sont retrouvées pour faire le point sur la gestion des villes gagnées par l’extrême droite en juin 2014 dans ces départements et sur les ripostes syndicales mises en œuvre dans ces villes laboratoires. VISA, qui a soutenu toutes ces initiatives, était systématiquement présente ainsi qu’à la réunion de bilan d’étape du 31 mai 2018 à Paris.

En février 2014, VISA 13, première déclinaison départementale de VISA est officiellement créée autour de militants et militantes de Solidaires, de la CGT, de la FSU de Marseille et de Vitrolles, rapidement rejoint∙es par des camarades de la CNT-SO. La réunion de lancement de VISA 13 aura lieu, symboliquement, à Vitrolles le 15 février 2014. En mai 2014, l’extrême droite conquiert plusieurs municipalités : Hénin-Beaumont, Hayange, Béziers, Fréjus, la mairie des 13ème et 14ème arrondissements de Marseille, Mantes-la-Ville, Cogolin, Villers-Cotterêts, Le Pontet, Le Luc, Beaucaire, Bollène, Camarat-sur-Aigues et de nouveau Orange, dirigée depuis 1995 par Jacques Bompard, qui a depuis quitté le FN pour fonder la Ligue du Sud. C’est donc à partir de 2014 que VISA commence à publier la première compilation de ses chroniques Lumières sur mairies brunes. Tous les trimestres, ces chroniques, alimentées grâce à un réseau de syndicalistes locaux, font l’état des lieux des municipalités occupées par l’extrême droite. Le premier tome de ces chroniques, édité chez Syllepse, résume l’année 2014 qui marque le début de la gestion de ces villes, les faits et méfaits de l’extrême droite au pouvoir localement. Deux autres tomes suivront jusqu’aux élections municipales de 2020, mettant en relief les contre-offensives syndicales et unitaires dans ces différentes municipalités.

A partir de 2012, VISA va commencer à organiser de nombreuses formations à la demande des syndicats, axées sur l’histoire de l’extrême droite, sur le décryptage du programme antisocial du FN et sur les ripostes syndicales antifascistes, afin d’outiller les équipes militantes. C’est ainsi que, depuis dix ans, VISA a organisé près de 180 formations dans une soixantaine de départements, à destination de milliers de syndicalistes. VISA est également intervenue régulièrement dans de nombreux conseils syndicaux, dans des congrès et a conquis une légitimité reconnue par de nombreux syndicats. En décembre 2016, VISA initie un nouvel appel « Pour l’unité syndicale face à l’extrême droite », relayé par un large réseau de syndicalistes, qui appelle à une réunion syndicale unitaire en février 2017 et à un Salon du livre antifasciste à Paris le 30 avril avec des éditeurs indépendants, La Horde et les instituts de formation de Solidaires, de la CGT et de la FSU. VISA participe en octobre 2017, avec de nombreux syndicats de l’Education nationale, à une formation intersyndicale régionale, à la Bourse du travail de Saint-Denis intitulée « Extrême(s) droite(s) contre l’éducation », puis à Mantes-La-Ville dans le 78. Des tracts unitaires seront diffusés à des dizaines de milliers d’exemplaires dans les établissements scolaires d’Ile-de-France. En 2018, VISA organise un second Salon du livre antifasciste à La parole errante (Montreuil), avec de nombreux stands d’éditeurs indépendants, des graphistes, des animations et plusieurs débats. Cette même année, s’organisent partout en France des manifestations contre l’ouverture de « bastions fascistes » dans de nombreux centres-villes. VISA 13 a été particulièrement impliqué dans l’animation d’un collectif large de syndicats, d’organisations politiques et d’associations contre la tentative d’ouverture d’un local fasciste à Marseille, avec une manifestation unitaire le 24 mars 2018. La dynamique de construction de VISA locaux va se poursuivre, par la création d’un VISA 34 en 2018, avec notamment des équipes syndicales à Béziers, qui vont produire plusieurs analyses étayées sur à la gestion tyrannique de Robert Ménard. VISA 29 va se constituer à Brest en 2019, permettant un ancrage en Bretagne et la construction, localement, de mobilisations unitaires dynamiques, puis de rayonner sur l’Ouest de la France, pour animer notamment de nouvelles formations. VISA 66 se constitue en 2021 à Perpignan, ville conquise par Louis Alliot, et va servir de pivot important pour la manifestation importante du 3 juillet 2021 « Ensemble contre l’extrême droite », à l’occasion du congrès du RN.

En 2022, amplifions le combat unitaire antifasciste

En janvier 2022, à l’approche d’élections présidentielles sous tension, avec une extrême droite doublement présente via le RN mais également via le mouvement reconquête autour de Zemmour, VISA édite une nouvelle brochure, S’armer contre l’extrême droiteUn argumentaire syndical antifasciste. Cette brochure, d’abord imprimée à 10.000 exemplaires va rapidement être diffusée par les structures syndicales. En février 2022, face à la banalisation médiatique de l’extrême droite et de ses thématiques, VISA organise une initiative commune, à Paris, avec ACRIMED, qui va rassembler plus de 700 personnes autour de nombreux stands où sont présents notamment des médias indépendants, des syndicats, des éditeurs, des organisations antifascistes et antiracistes. Le premier semestre 2022, suite à des rencontres locales et liées à des actions de formation unitaires, voit la constitution en cours de plusieurs VISA locaux dans le Calvados, en Savoie, dans l’Isère, en Ariège, ce qui étend considérablement le réseau VISA.

VISA se veut un outil d’information et de réflexion pour toutes les forces syndicales qui le souhaitent, afin de lutter collectivement contre l’implantation et l’audience de l’extrême droite dans le monde du travail et face aux fortes menaces qui pèsent sur la société toute entière à l’occasion des présidentielles d’avril 2022. Cette situation ne peut nous laisser indifférent∙es tant les « valeurs » et l’idéologie portées par le RN, Zemmour et consorts sont aux antipodes des idéaux de solidarité et de progrès défendus par nos organisations syndicales. Il faut le marteler : l’extrême droite est le pire ennemi des salarié∙es. Nous, syndicalistes, avons une responsabilité particulière pour dénoncer les pseudos solutions du RN, qui consistent à dresser les un∙es contre les autres, les précaires, les immigré∙es, les Français∙es, les chômeur∙euses et celles et ceux qui ont un emploi. Notre devoir est de défendre, de façon intransigeante, dans notre propagande et nos actions, la solidarité de tout le salariat quels que soient son origine ou son statut. Ce combat antifasciste doit être pris en charge par toutes les organisations syndicales, de la base au sommet. Autant que possible, cette contre-offensive syndicale doit se faire dans l’unité la plus large.

Ce texte, écrit après le premier tour des élections présidentielles d’avril 2022, est largement inspiré de la brochure de VISA 1996-2018 – VISA, 22 ans de luttes contre l’extrême droite… Et ce n’est pas fini !


Sébastien, militant de VISA


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