Renouveau des mobilisations climat et des mouvements écologiques

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Les mobilisations et les mouvements écologistes se sont renforcés depuis deux ans. Les enjeux et l’urgence écologique sont désormais, de manière constante, dans le débat public. La crise sanitaire que nous venons de vivre n’y échappe pas. Aussi bien dans l’analyse de ses causes que dans les perspectives de sortie de crise, l’écologie se pose comme le paradigme incontournable à intégrer pour les un·es ou à contourner/neutraliser pour les autres. L’élargissement de la prise de conscience de cet enjeu et ses conséquences transformatrices sont le fruit de plusieurs années d’alerte et de mobilisation pour lesquelles nous allons tenter de montrer la diversité de leurs origines, au moins en France, et, à travers celles-ci, le développement de l’implication du syndicalisme de Solidaires. Le renouveau des mobilisations écologiques s’est construit sur 10 ans.

La CoP 15, Copenhague : l’émergence d’un mouvement

A la suite de la création de la commission écologie, lors du congrès Solidaires de 2008, les mobilisations autour de la CoP15 (Conférence des Parties), en décembre 2009 à Copenhague, marquent concrètement l’engagement écologique de l’Union syndicale Solidaires. C’est une échéance particulière. Le Sommet de la Terre en 1992, a abouti à la création de la Convention cadre des Nations-Unies sur le changement climatique (CCNUCC qui conclut un premier accord international en 1997, le protocole de Kyoto. A Copenhague, il s’agit de renégocier, sous l’égide de l’ONU, le protocole de Kyoto qui prend fin en 2012. La mobilisation se prépare au niveau international avec les grandes Organisations non gouvernementales (ONG) environnementales de plaidoyer participant aux négociations et avec les organisations des mouvements sociaux et altermondialistes. En France, pour construire la mobilisation, le collectif Urgence climatique, justice sociale [1] organise les 6 heures pour le climat, le 24 octobre à Paris ; et le 2 décembre, à l’initiative de Solidaires et de la FSU, des militant·es syndicaux débattent toute la journée sur le thème « la crise écologique, une question syndicale ». Le collectif Urgence climatique, justice sociale se joint à l’initiative du collectif belge Climat et justice sociale. Celui-ci affrète un train pour Copenhague [2] qui transportera, depuis Bruxelles, près de 800 personnes pour se joindre aux mobilisations dans la capitale danoise.

L’échec des négociations va affecter les conférences suivantes. Mais la CoP 15 est aussi marquée par l’élargissement des mobilisations : le 12 décembre, a lieu la manifestation la plus importante pour le climat (plus de 100 000 personnes), réunissant pour la première fois au niveau international, les ONG écologistes et le mouvement social altermondialiste. Cette rencontre met en avant l’intérêt à agir ensemble et interroge sur la stratégie commune à mettre en place entre action de plaidoyer et construction de rapport de force. Il est à noter la très faible participation syndicale dans ces mobilisations (outre Solidaires et la FSU, FGTB et CSC de Belgique ; toutes en nombre réduit). Autre fait marquant : le KlimaForum. Pour la première fois, à l’initiative d’une vingtaine d’ONG danoises, un contre-sommet accueillant les délégations internationales s’organise autour de débats, expositions, concerts et du suivi des négociations. Enfin, à la mobilisation massive sur place, à Copenhague, s’est ajoutée pour la première fois, celle via Internet : relai des actions, diffusion en direct d’émissions quotidiennes et, finalement, un formidable outil de mobilisation, en amont et sur place. Pour exemple, une des principales campagnes (TckTckTck [3]) a recueilli plus de 15 millions de signatures.

La diversification des modes de mobilisation

Dès lors, le dialogue entre les associations environnementales et celles du mouvement social n’a pas cessé : rencontres régulières, moments de débats et de réflexions, tant sur des thématiques communes que sur la stratégie d’action à construire. Dans cette période, un projet va focaliser les préoccupations de l’urgence sociale et écologique, c’est le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, en remplacement à terme de celui de Nantes-Atlantique. La résistance locale depuis 40 ans est relancée par la reprise du projet, de la part d’élu·es locaux, dès 2000. Ancrée dans un territoire, la lutte contre l’aéroport à NDDL s’est appuyée sur une multiplicité de soutiens, de natures diverses, qui ont convergé. Le territoire, c’est la ZAD, Zone d’aménagement différée, qui est devenu la ZAD, Zone à défendre. Depuis, le terme de zadistes est entré dans le langage commun. Il désigne une personne qui défend un lieu environnemental et/ou agricole, contre un projet de bétonisation et le monde qu’il représente. Les ZAD et tentatives de ZAD vont se multiplier avec plus ou moins de réussite ou de drame.

Cette lutte a permis la confrontation de différents modes d’organisation et de mise en œuvre de la lutte. Habitant·es historiques, paysan·nes, élu·es, organisations (associations, syndicats, partis), militant·es engagés pour l’émergence d’un autre monde venu·es prêter main forte en occupant les terres expropriées, toutes ces composantes ont appris à lutter ensemble, à débattre des modes d’action, de l’organisation de la résistance, en inventant, expérimentant des modes de décisions pour organiser la vie quotidienne dans la lutte. La diversité dans l’action s’est construite après l’arrivée de Hollande à la présidence de la république et le choix du pouvoir [4] d’anéantir la résistance, y compris avec une extrême violence. Pilotée par Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur et partisan de la ligne dure, l’opération César (octobre/novembre 2012) avait pour but l’expulsion des derniers paysan·nes résistant.es et des premiers zadistes. Face au déferlement de violence de la part des forces de l’ordre, plus de 40 000 personnes convergent, le 17 novembre, à Notre-Dame-des-Landes, répondant à l’appel national à venir renforcer la lutte et à reconstruire les habitats détruits. Par la suite, des dizaines de collectifs locaux verront le jour sur tout le territoire, prêts à répondre aux rendez-vous de mobilisation qui jalonneront la lutte [5] jusqu’à l’annonce, le 17 janvier 2018, de l’abandon du projet d’aéroport. Le projet [6] « des terres en Commun » poursuit la lutte pour la préservation des terres occupées et cultivées, ainsi que des nombreuses activités sur la ZAD (boulangerie, conserverie, charpenterie, …) ; ceci, malgré le retour de la violence des forces de l’ordre et d’un Etat revanchard qui tentera encore d’évacuer la ZAD au printemps 2018, sans succès mais avec beaucoup de blessé·es.

2013 : Alternatiba, village des alternatives

A l’initiative de l’association basque Bizi ! [7], Alternatiba, village des alternatives, apparaît dans le paysage des mobilisations climat en 2013. Il se construit sur deux constats : le dérèglement climatique s’accélère et touche les populations les plus pauvres, il faut agir dès maintenant ; des solutions existent. Alternatiba veut montrer ces alternatives, les renforcer et les développer pour changer le système. L’appel à participer le 6 octobre 2013 à Bayonne au village des alternatives rassemble 98 organisations, couvrant un large spectre écologique et altermondialiste dont, côté syndical, FSU et Union syndicale Solidaires (l’Union départementale CGT tiendra aussi un stand sur place). La journée verra passer plus de 12 000 personnes, et s’achève sur le lancement de l’appel à créer 10, 100, 1000 Alternatiba dans la perspective de la CoP 21 à Paris, en décembre 2015. Alternatiba, de fait, se pose comme un processus multiple, à la fois d’événements rassembleurs, type village des alternatives concrètes, et d’organisation d’actions radicales non-violentes. C’est dans ce cadre qu’est lancé le Tour Alternatiba à vélo (tandems 3 et 4 places) pendant l’été 2015, pour faire connaître le projet Alternatiba et préparer les mobilisations au moment de la CoP 21. Passant par près de 90 territoires différents, 6 pays européens et 187 étapes qui sont autant de moments de mobilisations/débats/actions, les tandems, partis de Bayonne le 5 juin, arrivent à Paris le 26 septembre, après plus de 5 600 kilomètres.

Dans la continuité d’Alternatiba, l’orientation « désobéissance civile non-violente » s’affirme avec la création d’ANV-COP 21 (Action non-violente), dans la perspective de l’organisation des initiatives des deux mouvements lors de la CoP 21. On peut citer notamment les actions de réquisitions de chaises dans les agences des banques impliquées dans l’évasion fiscale ou plus récemment la campagne de décrochages des portraits de Macron dans les mairies pour « dresser le véritable bilan écologique et social d’Emanuel Macron ». Par sa force de mobilisation et d’organisation d’événements médiatiques, le processus Alternatiba/ANV-COP21 marque l’évolution du mouvement climatique vers des actions déterminées de désobéissance et non-violentes, assumées en tant que telles et qui se confrontent encore aujourd’hui à d’autres formes d’actions plus radicales. C’est aussi, comme dans la lutte de Notre-Dame-des-Landes, une approche conjointe de l’urgence écologique à agir et de la nécessité de justice sociale.

2014 : Sivens et la question de la répression

Le recours à la violence d’état contre les luttes écologiques n’est pas nouveau. Néanmoins, le modèle de la ZAD, Zone à défendre, se développe et représente sans doute, aux yeux du pouvoir, un risque d’essaimage sur tout le territoire qu’il faut éviter. Par ailleurs, le niveau de violence dépend du lieu où s’implante la ZAD, en lien avec le contexte politique local et les acteurs et actrices engagé·es dans le projet et l’ampleur de l’opposition à celui-ci. Le barrage, ou plutôt la retenue d’eau, de la forêt de Sivens, sur la zone humide du Testet, est un projet qui doit bénéficier principalement à des agriculteurs et agricultrices, pour leurs besoins d’irrigation de culture, notamment de maïs. Le projet a le soutien de l’Etat via la Préfecture. Le collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet existe depuis 2011, à la suite de la relance de projets plus anciens. A partir de 2013, il est soutenu dans sa lutte, par l’installation d’une ZAD. Dès le départ, elle est confrontée à des opérations d’intimidation de groupes pro-barrage. La tension ne cesse de monter, du fait de la volonté du Conseil général d’engager rapidement les travaux, avec l’appui de la Préfecture qui envoie régulièrement la gendarmerie. Ces interventions font de nombreux blessé·es, jusqu’à provoquer, dans la nuit du 25 octobre 2014, la mort d’un jeune opposant, touché par une grenade offensive. Il était venu comme beaucoup d’autres apporter, sans violence, son soutien à la lutte lors du rassemblement festif tenu le même jour avec succès.

Sivens est un exemple parmi d’autres, qui montre comment le pouvoir local a systématiquement l’appui de l’Etat sur un projet dont l’intérêt général, largement contestable amène une opposition organisée. Il faut un déploiement d’énergie et une détermination gigantesques pour arriver à l’abandon du projet. A Sivens, il a fallu la mort d’un jeune de 25 ans pour qu’enfin le pouvoir central admette la démesure du projet, sans pour autant désavouer l’action des forces de l’ordre sur place [8].

2015 : CoP 21 à Paris, Coalition climat 21

Dès 2014, à l’initiative d’ATTAC-France, du CRID et du RAC [9], une quarantaine d’ONG, associations et syndicats (CFDT, CGT, FSU et Solidaires) pose les bases de la Coalition climat 21 à partir de trois constats :

– Eviter de reproduire l’échec de la mobilisation à Copenhague, focalisée sur la nécessité de peser sur les négociations,

– L’effet positif à Varsovie, par suite du départ des organisations de la « société civile » (ONG, association, syndicats) dénonçant la main mise des multinationales des énergies fossiles sur les négociations.

– Le succès inattendu des manifestations internationales du 21 septembre 2014, à l’occasion du sommet pour le climat à l’ONU : plus de 2500 défilés dans 158 pays, de Melbourne à New-York en passant par Delhi, Paris [10], Berlin, Londres, Vancouver.

La Coalition climat 21 regroupant près de 130 organisations, inscrite dans une dynamique internationale, s’est donnée pour objectif d’organiser des mobilisations citoyennes et de construire, dans la durée, un mouvement ouvert et inclusif pour la justice climatique et sociale, sans faire du sommet climat de Paris l’échéance ultime. Les attentats du 13 novembre et la mise en place de l’état d’urgence ont bouleversé le cadre des mobilisations. Dans ce contexte de forte tension, la Coalition a su s’adapter et a permis, partout en France, des chaines humaines (à défaut de manifestations), y compris à Paris. Le Sommet citoyen pour le climat, à Montreuil, a été un grand moment de rassemblement, avec des débats, des centaines de stands au centre-ville et la tenue du sommet des 196 chaises réquisitionnées, représentant les 196 pays présents à la CoP au même moment. Le 12 décembre, dernier jour de la CoP, deux initiatives ont rencontrées un vrai succès : le rassemblement des lignes rouges, avenue de la Grande armée, à proximité de l’Arc de triomphe à la suite duquel les participant·es sont parti·es en manifestation sauvage à travers le 16ème arrondissement, pour rejoindre l’autre rassemblement sur l’esplanade du Champ-de-Mars, devant le Mur des droits de l’Homme. Compte tenu de l’état d’urgence, c’était inespéré. Mais la Coalition n’a pas survécu à cette période très difficile, car les dissensions en son sein n’ont pas été surmontées : à la fois sur des débats de fonds et sur l’acceptation de la diversité des modes d’action.

Les syndicats étaient divisés : CFDT, partisane de la présence des entreprises dans les négociations sur le climat, y compris les multinationales des énergies fossiles, grandes responsables des gaz à effet de serre ; CGT refusant le débat sur le nucléaire comme fausse solution ; FSU et Solidaires ouverts au débat avec les ONG et associations sur la transition écologique dès lors qu’ils prennent en compte la dimension sociale. L’accord de Paris, finalisé le 11 décembre, a eu le mérite d’exister et de poser les objectifs indépassables : limitation du réchauffement climatique à 2C°, et si possible 1,5C°. Mais l’accord, sans mesure contraignante, renvoie à la bonne volonté des pays. Huit ans après, la situation actuelle montre que cela ne suffit pas ! La frustration de plusieurs organisations a conduit celles-ci à se retrouver, dès 2016, pour créer la Plateforme emplois-climat [11]. Elle rassemble des syndicats et des associations environnementales, sociales et d’éducation populaire. Dans un rapport publié en mars 2017, la Plateforme a mis en débat la proposition de création d’un million d’emplois pour le climat, qui permet de lier transition sociale et écologique. L’actualité nationale a été largement occupée pendant ces deux années par les mobilisations contre la loi travail puis la campagne présidentielle avec, à la suite de l’élection d’Emmanuel Macron, la nomination de Nicolas Hulot à la tête du ministère de la transition écologique et solidaire, caution écologique du gouvernement.

A partir de septembre 2018, élargissement de la prise de conscience de l’urgence à agir

Dès sa mise en place, le gouvernement d’Edouard Philippe s’est évertué à poursuivre le démantèlement du Code du travail puis s’est attaqué à la Fonction publique, au nom du désengagement de l’Etat, au prétexte de diminuer la dette publique ; dans le même temps, il entamait la finalisation de la privatisation de la SNCF. Pendant un an, d’intenses mobilisations sociales sont l’objet d’un accroissement de la répression policière. Malgré la succession de défaites, la crise sociale ne retombe pas face à un pouvoir de plus en plus autoritaire. Durant cette période, l’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, le 17 janvier 2018, est une victoire qui clôt 40 ans de lutte et, pour le gouvernement, une épine en moins face à la multiplicité des sujets de tension.

En moins d’un an, des événements climatiques d’une intensité sans précédent se succèdent sur la planète : vagues de chaleur et sécheresses catastrophiques, feux de forêt, ouragans extrêmement violents. Une journée internationale pour le climat se profile pour le 8 septembre, à la veille de l’ouverture du sommet mondial sur l’action pour le climat, qui doit réunir à San Francisco, des villes, des entreprises et des représentant·es de « la société civile » du monde entier. La mobilisation « Dans nos rues pour le climat », portée au niveau international par des centaines d’organisations (associations, ONG, syndicats) veut faire passer un message aux élu·es et institutions : favoriser une transition juste et rapide vers une économie basée sur une énergie propre et renouvelable qui protège les travailleurs et travailleuses, défend les plus vulnérables et permet aux citoyens et citoyennes de contrôler leur système énergétique. En France, après une nouvelle période de canicule au cours de l’été 2018, et après l’échec des mobilisations pour le maintien du service public ferroviaire, l’annonce de la journée du 8 septembre peine à passer la barrière des médias nationaux et semble une nouvelle fois vouée à mobiliser à peine plus que le cercle militant. Pour exemple, un rassemblement d’un millier de personnes est prévu devant la mairie de Paris. Un emballement médiatique va changer la donne. Le 28 août, la démission de Nicolas Hulot met fin à l’illusion écologiste de Macron. Pour faire écho à son interpellation de « la société civile » à se mobiliser, un internaute lance un événement Facebook appelant à une Marche pour le climat, à Paris, le 8 septembre. Les appels se multiplient sur les réseaux sociaux et sur tout le territoire. Près de 150 000 personnes sont descendues dans la rue dans 130 villes et villages. A Paris, 40 000 personnes se retrouvent dans la rue, pour beaucoup pour la première fois. Ces mobilisations sont les plus fortes jamais organisées en France sur les questions climatiques. Les organisations écologiques (ONG, associations) sont dépassées par l’aspect spontané des participant·es, qui se caractérise par une certaine défiance à leur égard [12] et plus encore vis-à-vis des partis politiques (ils et elles se disent « a-partisan·nes »). C’est aussi l’arrivée de primo-manifestant·es, vingt-trentenaires, principalement blancs, salarié·es ou non, qui ont pris conscience de la nécessité d’agir. Si l’élargissement de la mobilisation s’est construit sur les réseaux sociaux avec la multiplication d’événement Facebook locaux, il a aussi bénéficié de l’existence de cette journée internationale, préparée depuis plusieurs mois par des organisations (350.org, Attac, Amis de la terre, Alternatiba/ANVCop21, etc.)

Dès lors, les suites d’une telle journée devaient prendre en compte cette spontanéité et l’émergence de nouveaux acteurs et nouvelles actrices, qui apprennent à s’organiser, à créer des groupes locaux, à débattre et décider avec comme outil principal Internet. Celui-ci devient incontournable. Il favorise ces apprentissages et permet à tous ces mouvements naissants des prises de décisions rapides, au contraire, parfois, des organisations classiques qui pâtissent de leur mode démocratique de décision inscrit dans leur fonctionnement. Avec la nécessité de s’auto-organiser pour éviter que le soufflet ne retombe, le CRID, ATTAC-France et 350.org initient un cadre de discussion et de coordination. C’est l’inter-orga Climat [13] qui réunit rapidement une cinquantaine de collectifs et d’organisations historiques et naissantes qui apprennent à travailler ensemble.

La désobéissance civile

Un débat récurent dans la période sera (et aujourd’hui encore) celui des modes d’action entre les tenant·es de la non-violence et ceux/celles d’une désobéissance plus radicale. Il est le reflet d’un intérêt fort pour les actions et mobilisations concrètes, qui vont des petits gestes individuels à des actions collectives plus engagées. Ce débat sera aussi percuté, à partir de novembre 2018, par le mouvement des Gilets jaunes, symbolisé par l’occupation de ronds-points, l’auto-organisation, la défiance envers les syndicats et partis politiques et les actions de désobéissance ; mouvement qui fait front, face à une intense répression de la police, dont la violence va aller crescendo. Les deux mouvements, non homogènes l’un et l’autre, tentent de créer des ponts à travers le slogan « fin du monde, fin du mois, même combat », qui incarne l’effervescence revendicative et le renouveau du débat politique dans la période. Au sein de l’inter-orga Climat, le débat aboutit à un certain statu quo sur l’acceptation de la diversité des modes d’action et au respect mutuel de cette diversité, dès lors qu’elle ne porte pas atteinte aux actions envisagées par telle ou telle organisation.

L’émergence d’un mouvement de jeunes

L’arrivée d’un public jeune -moins de 30 ans en moyenne-, se concrétise avec le mouvement Friday for futur qui, dans le sillage de Greta Thunberg [14], lance les grèves pour le climat, tous les vendredis, en novembre 2018. En France, la grève des vendredis a démarré, difficilement, début 2019, principalement dans les collèges et les lycées (elle ne mobilise pas chez les étudiant·es, encore assez peu présent·es dans les mobilisations climat). Le mouvement qui prend en France le nom de Youth for climat, participe néanmoins à la prise de conscience, au sein de la jeunesse, des enjeux climatiques, de la dette écologique qu’elle va devoir supporter et à l’émergence de nouveaux et nouvelles militant·es, qui se forment politiquement dans les mobilisations et les actions de désobéissance. Ils et elles sont soutenu·es par le collectif Enseignant.es pour la planète, regroupant plus 5000 enseignants et enseignantes, syndiqué·es ou non. Le vendredi 15 mars 2019 est une journée marquante pour le mouvement Friday for futur. On compte plus d’1,7 million de manifestant·es, dans plus de 2 000 villes et 123 pays, sur tous les continents. En France, cette journée est aussi importante que celle du 8 septembre. Elle est redoublée par le succès de la journée du lendemain, 16 mars : la Marche du siècle pour la justice climatique et sociale fait écho à l’action juridique « l’affaire du siècle » [15], qui assigne l’Etat pour inaction face aux changements climatiques. Elle veut mettre en lumière le non-respect des engagements de l’Etat, notamment en matière de réduction des gaz à effet de serre, de consommation d’énergie et de développement des énergies renouvelables. Des mouvements font le choix de plus de radicalité, dans le discours et dans les actions. Ceci est lié à la volonté de jeunes d’agir dès maintenant, face à l’urgence et au fardeau légué par leurs aîné·es qu’ils-elles devront supporter. On les retrouve dans les associations déjà en place comme Alternatiba et/ou ANV-Cop21, ou plus récentes comme Extinction rébellion (XR), Radiaction, Désobéissance écolo Paris, etc.

Et les syndicats dans tout ça ?

Globalement, les organisations syndicales sont assez peu présentes dans les mobilisations Climat. La prise en compte de la dimension écologique dans l’activité des organisations syndicales est à géométrie variable. Les confédérations CFDT et CGT ont, de longue date, cette préoccupation, avec des approches différenciées, même si elles participent aux conférences climat des CoP au sein du pôle syndical porté par la Confédération syndicale internationale. Celle-ci a bien résumé les enjeux de la transition écologique à la CoP 21 en 2015, par le slogan « Pas d’emploi sur une planète morte ». On l’a vu plus haut, les deux organisations ont participé, par leur positionnement, aux difficultés de la Coalition climat 21 à débattre pour produire des revendications communes [16]. L’une et l’autre restent attachées à l’énergie nucléaire même si elles parlent de mix-énergétique qui inclut le développement des énergies renouvelables. Les deux organisations portent l’élément fort qui est dans le débat public aujourd’hui, celui du traitement conjoint de l’écologie et du social, même si elles n’ont pas les mêmes réponses pour y arriver. La CGT porte le développement humain durable, confirmé lors de son dernier congrès autour « d’une politique industrielle pour répondre aux besoins, dans une démarche de développement humain durable, qui ne pourra se faire sans repenser l’industrie et encore moins contre elle » [17]. La CGT participe au collectif Urgence sociale et écologique, avec notamment ATTAC-France, Greenpeace-France, FSU et Solidaires, ce qui est inédit et positif, même si ce n’est pas sans débat en interne. En mai 2020, ce collectif a produit et mis en débat un plan de sortie de crise avec 34 mesures [18], qui pose clairement des alternatives au capitalisme néolibéral, productiviste et autoritaire. Pour la CFDT, la transition écologique juste socialement nécessite de revoir « notre modèle en repensant en profondeur nos façons de travailler, de consommer, d’habiter, de vivre » [19]. En mars 2019, la CFDT a porté le Pacte du pouvoir de vivre, avec le soutien de la CFTC, de l’UNSA et de 16 autres organisations. Il s’agissait de peser sur les conclusions du Grand débat national (qui se voulait une réponse du gouvernement à la crise des Gilets jaunes). Le pacte, s’il comporte un certain nombre de mesures intéressantes, s’inscrit dans le cadre du dialogue institutionnel. Il ne pointe pas la responsabilité du capitalisme, incarné par l’économie mondialisée et n’envisage pas la nécessité de le dépasser.

« Agir vraiment pour une transition écologique solidaire. Transport, logement, industrie… il faut transformer les modèles de production et consommation, en s’appuyant aussi sur l’expertise et la mobilisation des acteurs publics : chercheurs, agent·es du ministère de l’environnement, de l’agriculture, de l’éducation, des collectivités territoriales, etc. » : c’est ce qu’a rappelé le nouveau secrétaire général de la FSU, Bruno Teste, élu en décembre 2019 [20]. Depuis 2009, nous n’avons pas cessé d’échanger et de travailler avec la FSU, sur le vaste sujet de l’écologie. Notre action commune a permis de faire bouger les lignes depuis deux ans. Ainsi, notre positionnement commun et/ou parallèle, a permis d’aboutir à plusieurs appels intersyndicaux avec la CGT et les syndicats de jeunesse, en soutien et pour participer à plusieurs des journées de mobilisation climat (24 mai 2019, 20 au 27 septembre 2019)[21]. Enfin, CGT, FSU et Solidaires se sont joints depuis 2018 à des appels avec d’autres organisations. Pour FO, il n’est pas dans son ADN de traiter de sujets considérés comme des sujets de société. C’est le cas de l’écologie. Cette organisation syndicale est aujourd’hui contrainte, malgré tout, de prendre en compte le sujet qu’elle aborde prioritairement sous le prisme de la préservation de l’emploi.

Et Solidaires

Dans la continuité de la création de la commission écologie au congrès de 2008, Solidaires s’est attaché à investir, dans la mesure du possible, tous les domaines de la vaste question de l’écologie : aussi bien en interne, en lien avec les conditions de travail et notre volonté de transformation sociale, qu’à l’extérieur, à la faveur de rencontres, débats (Alternatiba, Plateforme emplois-climat, université des mouvements sociaux) et implications dans des luttes (Notre-Dame-des-Landes, LGV Lyon-Turin, Europacity, Bure/Cigéo, etc.). Ces orientations ont été et sont partagées par les militant·es Solidaires engagé·es dans ces luttes aux côtés de militant·es d’autres organisations, en particulier des ONG et associations écologistes. Ils et elles ont appris à lutter ensemble, une fois passée la surprise, parfois la méfiance. Ainsi, tout au long de la lutte emblématique de Notre-Dame-des-Landes, Solidaires a été présent avec des camarades venant de tout le territoire à chaque rendez-vous ; certain·es ont même participé à la vie de la ZAD. Cette lutte a aussi été un creuset pour la prise de conscience au sein de Solidaires de l’imbrication des enjeux sociaux et écologiques. Nous restons néanmoins réalistes, puisque l’ampleur des attaques sociales fait que la défense des droits des salarié·es occupe une place primordiale dans nos tâches quotidiennes. Au fil de ces années, Solidaires a acquis une certaine reconnaissance parmi les mouvements mobilisés sur l’écologie. Notre engagement dans la constitution de l’inter-orga Climat, en septembre 2018, a été, dès le départ, le bienvenu ; avec un vrai intérêt, de la part des organisations écologistes, à pouvoir débattre et agir avec des organisations syndicales (la FSU était également présente). Notre implication dans les différentes journées d’action s’est appuyée sur celle de nos structures locales et nationales. Ainsi, pour favoriser la participations des salarié·es aux marches et manifestation pour le climat, nous avons systématiquement déposé un préavis côté Fonction publique et appelé clairement à la grève pour le secteur privé. Ces appels ont été relayés par certaines de nos structures comme les fédérations Sud Education, Sud Energie, Sud PTT, SUD-Rail, Solidaires Météo notamment et des Unions locales qui se sont impliquées dans des coalitions locales. Un bémol est une présence encore insuffisante des militant·es et sympatisant·es dans les cortèges ou les actions, au regard de l’énergie dépensée par les militant·es les plus impliqué·es. Il faut dire que la période a aussi connu une effervescence des mobilisations sociales (Gilets jaunes, contre-réforme des retraites). La crise sociale qui s’ouvre, à la suite de la crise sanitaire due au coronavirus, met en exergue -s’il était encore besoin- l’inrication social/écologie et les enjeux à agir conjointement sur les deux sujets, pour construire le rapport de force salutaire permettant de déboulonner le capitalisme et tous les mécanismes de domination, patriarcat, discriminations raciales et de genre.


[1] Collectif qui rassemble :Association pour le contrat mondial de l’eau (ACME-France), Action consommation, Agir ensemble contre le chômage (AC !), (Agir pour un environnement et un développement durables (AE2D), (Association internationale de techniciens, experts et chercheurs – Initiatives pour un autre monde (AITEC-IPAM), Amis de la terre, Attac-France, Avenir climat, Bizi !, Comité pour l’annulation de la dette du tiers-monde (CADTM-France), Centre national d’information indépendante sur les déchets (CNIID), Comité Pérou, Compagnie Nous n’abandonnerons jamais l’espoir (NAJE), Confédération paysanne, Ecorev’, Europe solidaire sans frontières (ESSF), Fac verte, Fondation Copernic, Fondation Sciences citoyennes, France Amérique latine, Fédération Syndicale unitaire (FSU), Immigration développement démocratie (IDD), Institut européen de recherche sur la politique de l’eau (IERPE), Ligue des droits de l’Homme (LDH), Mouvement de la paix, Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP), Mouvement rural de jeunesse chrétienne (MRJC), Réseau action climat – France (RAC-F), Réseau féministe Ruptures, Union syndicale Solidaires.

[2] Un train pour Copenhague, initiative de Climat et justice sociale (Belgique), mise en œuvre avec le soutien et la participation de diverses organisations : Amis de la terre (France), Oxfam France, Oxfam Magasins du monde et Oxfam solidarité (Belgique), Campaign against climate change (Grande-Bretagne), Confédération des syndicats chrétiens (Belgique), Mouvement des objecteurs de croissance (France), Institut européen de recherche sur la politique de l’eau, Réseau Action Climat – France), World wide fund for nature – France, Les Alternatifs (France), Attac – France), Réseau Sortir du nucléaire (France), Fondation Copernic (France), Médecins du monde (France), Greenpeace – France, Solidaires (France), Sud PTT (France), Nouveau parti anticapitaliste (France), Parti de Gauche (France), Les Verts (France), Bizi (France), Association des objecteurs de croissance (Belgique), Amis de la Terre – Espagne, Oxfam (Irlande), Inter environnement Wallonie, Greenpeace – Belgique, Entraide et fraternité (Belgique), WWF World wide fund for nature – Belgique, Fédération générale du travail de Belgique, Ligue communiste révolutionnaire (Belgique), Ecolo (Belgique), Globelink (Belgique), Centre national de coopération au développement (Belgique), … ainsi que de nombreux citoyens et citoyennes à titre individuel.

[3] Traduction : tictactictac.

[4] Le chef du gouvernement n’est autre que Jean-Baptiste Ayrault, ancien maire de Nantes et pro-aéroport. Par ce choix, le président Hollande fait de Notre-Dame-des-Landes un enjeu national.

[5] Les rencontres/forums de l’été ont drainé plusieurs milliers de personnes tous les étés. Le 11 mai 2013, une chaîne humaine encercle la ZAD. Le 22 février 2014, une manifestation nationale a lieu à Nantes (à l’appel d’Agir pour l’environnement, Attac-France, Confédération paysanne, Droit au logement, Générations futures, Fédération nationale des associations d’usagers du transport, Amis de la terre, Paysage de France, Greenpeace-France, Réseau action climat, Ligue de protection des oiseaux, Union syndicale Solidaires). Un convoi de vélos et tracteurs est organisé du 21 au 28 novembre 2015, de Notre-Dame-des-Landes vers Paris, à l’occasion de la Cop 21. Le 27 février 2016, plus de 50 000 personnes se retrouvent sur la 4 voies Nantes/Rennes, qui passe à proximité de NDDL. Le 8 octobre 2016, 40 000 personnes viennent planter leur bâton de la résistance face aux risques d’expulsion. A cette occasion, sont mis en place un appel intersyndical (Solidaires -national, local et structures nationales-, CGT -UD 44 et UR Pays de Loire-, FSU) et un cortège syndical dans la manifestation ; puis, en novembre, un collectif syndical 44 (Solidaires, CNT, CGT AGO, CGT Vinci, CGT Travail-Emploi, CGT CDC). Le 1er mai 2017, un cortège du collectif syndical contre l’aéroport est présent dans la manifestation nantaise. Le 10 février 2018, est programmée la journée « Enracinons l’avenir », avec déambulation et rassemblement au cœur de la ZAD, qui se transformera en célébration de l’abandon du projet d’aéroport annoncé le 17 janvier. Un petit film invite à un voyage à travers le territoire libéré de la ZAD : www.youtube.com/watch?v=f04PFWcr63Q&feature=youtu.be

[6] www.encommun.eco L’objectif est la préservation des terres, par l’obtention de baux ruraux et, à terme, l’achat collectif des parcelles. Pour cela, Les terres en commun collecte, via le site, le financement nécessaire. 700 000€ sont actuellement collectés, pour un besoin de 1,5 million. N’hésitez pas à participer à la préservation de ces terres bocagères.

[7] www.bizimugi.eu/bizi-cest-quoi L’association Bizi !, née en 2009, est un mouvement altermondialiste agissant au Pays basque Nord, dans le domaine de l’urgence climatique et écologique par et pour la justice sociale. Dès sa création, elle entend mener des actions et mobilisations déterminées, en toute transparence et non violente.

[8] On pourrait citer d’autres projets : Center parc à Roybon, grand contournement ouest de Strasbourg, ferme des mille vaches dans la Somme. Tous ces projets inutiles et imposés sont recensés sur la carte initiée par Reporterre, le Mouvement et Partager c’est sympa : https://lutteslocales.gogocarto.fr/annuaire#/carte/@46.33,2.50,6z?cat=all?var_mode=calcul

[9] Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne www.france.attac.org/ – Centre de recherche et d’information pour le développement www.crid.asso.fr/ – Réseau action climat : www.reseauactionclimat.org/

[10] A Paris, cette journée fut préparée au cœur de l’été 2014, essentiellement à l’initiative d’AVAAZ, ONG internationale sur Internet, sans base militante. Solidaires avait été contacté quelques semaines avant l’échéance et avait considéré le cadre de mobilisation peu propice à une réussite. Nous avons été surpris du nombre de participant·es -plus de 5000-, cependant nettement moindre qu’à New-York (entre 300 et 400 000) , la plus importante manifestation depuis celles dénonçant l’intervention des Etats-Unis au Vietnam.

[11] Plateforme emplois-climat : Alofa-Tuvalu, Alternatiba, Amis de la terre, ATTAC-France, Collectif Roosevelt, Confédération paysanne, Emmaüs, Fédération syndicale unitaire, Mouvement national des chômeurs et précaires, Réseau action climat, Union syndicale Solidaires et soutien de la Ligue des droits de l’Homme. www.emplois-climat.fr/

[12] Nicolas Haéringer (350.org) fait une première analyse éclairante de cette spontanéité le 13 septembre : www.blogs.mediapart.fr/nicolas-haeringer/blog/130918/lorganisation-de-la-spontaneite

[13] Les organisations n’ont pas toutes la même implication dans les débats et la préparations des mobilisations : 350.org, Alternatiba, ATTAC-France, Amis de la terre, Asso4d, Agir tous pour la dignité Quart monde – France, Amnesty international-France, Bleu blanc zèbre, Bizi, Bloom, Care, Carré géo environnement, Confédération générale du travail, Comité catholique contre la faim et pour le développement Terre Solidaire, Collectif transition citoyenne, Chrétiens unis pour la terre, Citoyens pour le climat, Confédération paysanne, Centre de recherche et d’information pour le développement, Climates, Désobéissance écolo Paris, Extinction rébellion France, Energie partagée, France nature environnement, Enseignants pour la planète, Fondation pour la nature et pour l’Homme, Foi et justice Europe, Fondation Elyx, Greenpeace-France, Fédération syndicale unitaire, Finance Watch, Ligue des droits de l’Homme, La bascule, Le mouvement, Mouvement utopia, Notre affaire à tous, Oxfam, On est prêt, Partagez c’est sympa, Réseau action climat, Résilience, Refedd, Radiaction, Réseau cocagne, Sciences citoyennes, Sud PTT, Secours catholique France, Union syndicale Solidaires, Unis pour le climat, Union nationale des étudiants de France, Youth for Climate, ZEA, World wide fund for nature France.

[14] Greta Thunberg est une jeune suédoise de 15 ans qui, durant l’été 2018, proteste devant le Parlement suédois contre son inaction face aux changements climatiques. En novembre 2018, elle lance la grève scolaire pour le climat, qui inspire le mouvement Friday for futur porté par des jeunes militant·es à travers le monde.

[15] « L’affaire du siècle » est une action juridique initiée le 18 décembre 2018 par Notre affaire à tous, la Fondation pour la nature et l’Homme (ex-Fondation Nicolas Hulot), Greenpeace-France et Oxfam-France). Ces organisations ont lancé leur action avec le soutien de 40 autres, dont l’Union syndicale Solidaires et la fédération Sud Energie et à l’appui d’une pétition qui a rassemblé rapidement plus de 2 millions de signatures.

[16] Un appel intersyndical avait regroupé CFDT, CGT, CFTC, CGC, Solidaires et FSU, pour la Marche mondiale pour le climat ? initialement prévue le 29 novembre 2015. www.solidaires.org/Dimanche-29-novembre-MARCHE-MONDIALE-POUR-LE-CLIMAT

[17] 52ème congrès de la CGT, thématique 1 « Réalité et avenir du travail avec la révolution technologique et les enjeux environnementaux www.cgt.fr/sites/default/files/2019-09/doc%20d%27orientation.pdf

[18] Le collectif Urgence sociale et écologique est piloté par 8 organisations : Les Amis de la terre, ATTAC-France, Confédération général du travail, Confédération paysanne, Fédération syndicale unitaire, Greenpeace France, Oxfam France, Union syndicale Solidaires. www.solidaires.org/Plus-Jamais-ca-34-mesures-pour-un-plan-de-sortie-de-crise

[19] Résolution générale du 49ème congrès de la CFDT : www.cfdt.fr/upload/docs/application/pdf/2019-02/reperes_-_resolution_du_congres_de_rennes.pdf

[20] www.fsu.fr/discours-de-cloture-du-9eme-congres-national-de-la-fsu/

[21] www.blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/220519/il-ne-peut-y-avoir-de-justice-sociale-sans-justice-ecologique www.solidaires.org/URGENCE-ECOLOGIQUE-ET-URGENCE-SOCIALE


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