Clément Méric, assassiné par l’extrême droite

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Le 5 juin 2013, notre camarade, Clément Méric, militant syndicaliste et antifasciste était assassiné à 18 ans par des militants d’extrême droite, en fin d’après-midi, en plein Paris. Ce qui a vite été présenté par de nombreux média comme une malheureuse bagarre entre deux bandes rivales, des « extrémistes des deux bords », est bien un meurtre politique. Ses auteurs étaient des néonazis, des militants armés, affiliés à Troisième voie, le mouvement de Serge Ayoub, alias Batskin.


Les manifestations annuelles en hommage à Clément ne sont pas seulement un hommage ; elles s’inscrivent dans la lutte antifasciste, une des priorités de l’Union syndicale Solidaires.


Clément en manif. [DR]

On n’oublie pas, on pardonne pas.

L’extrême droite aime la violence, l’extrême droite la porte en elle, l’extrême droite est un danger mortel, partout, tout le temps. A l’heure où les discours racistes, xénophobes, islamophobes et antisémites se banalisent dans les médias ou dans la rue, à l’heure où l’extrême droite enregistre ses plus forts scores électoraux et est aux portes du pouvoir, à l’heure où chaque semaine des groupes d’extrême droite commettent des violences contre nos locaux, nos manifs, nos camarades, il est de notre devoir de nous souvenir et de porter bien hauts les combats de Clément. Des combats pour l’émancipation et contre toutes les dominations, Clément était convaincu, non seulement de la nécessité de la lutte, mais de la nécessité de l’auto-organisation à la base.


Affiche de 2013. [DR]

Militant syndicaliste révolutionnaire, militant libertaire, militant antifasciste – engagé à la CNT puis à Solidaires Étudiant∙e∙s et à l’Action antifasciste Paris-Banlieue (AFA-PB) – partout Clément a marqué par sa personnalité et son humanité toutes celles et tous ceux qui l’ont rencontré, qui l’on côtoyé ; à Brest d’abord, sa ville d’origine, puis à Paris où il était venu étudier et continuer ses combats. Ses combats et ses engagements qui sont encore les nôtres aujourd’hui. En portant un projet de transformation sociale, en se battant pour une éducation critique et ouverte à toutes et tous, pour un travail émancipateur, nous faisons reculer l’extrême droite. En luttant contre les licenciements, les fermetures d’entreprises, et pour les droits des salarié·es, nous faisons reculer l’extrême droite. En développant la solidarité internationale avec les peuples qui luttent pour leur auto-détermination et contre le colonialisme, nous faisons reculer l’extrême droite. En combattant encore et toujours le sexisme, le racisme, l’islamophobie, l’antisémitisme, l’homophobie, la transphobie, toutes les discriminations et système d’oppression, nous faisons reculer l’extrême droite. En nous organisant pour faire vivre notre arme la plus puissante, la solidarité, nous faisons reculer l’extrême droite.


Union syndicale Solidaires



Le premier appel à la manif pour Clément, en 2013

Le fascisme tue. Ensemble, combattons-le !
Le 5 juin, des militants d’extrême-droite ont tué Clément Méric, syndicaliste étudiant et militant antifasciste. Ce meurtre nous indigne et nous révolte ; il s’inscrit dans la suite de très nombreuses agressions commises par des groupes d’extrême-droite ces derniers mois. La situation exige des actes forts, permettant de mettre un coup d’arrêt à la propagation de ces idées et pratiques nauséabondes.
Dans le respect de leurs différences, les organisations soussignées appellent à s’unir pour rendre hommage à Clément et pour éliminer la haine fasciste.
Confortés par des partis qui reprennent des propos et des pratiques de l’extrême droite, les groupes fascistes refont surface. Les dernières actions contre le mariage pour tous et toutes ont été l’occasion pour eux d’être mis sur le devant de la scène. Nous dénonçons la banalisation du FN et de ses idées xénophobes et racistes.
L’exclusion, le rejet de l’autre, la fermeture des frontières, la désignation de boucs émissaires, la dénonciation de l’immigration comme responsable de tous les maux sont des attitudes qui, l’histoire en témoigne, conduisent au pire. L’État entretient un climat délétère en organisant des expulsions massives qui participent à la stigmatisation des immigré-es et des Roms. Au contraire, il est nécessaire d’agir avec détermination contre les commandos fascistes.
Odieux et inacceptable en lui-même, le meurtre de Clément dépasse le drame individuel. Agressions contre les lesbiennes, bi-es, gays et les personnes trans, contre les immigré-es et les personnes issu-es de l’immigration, les musulman-es, actes antisémites, violences envers des militant-es antifascistes et des organisations progressistes, se sont multipliées dans toute la France comme à travers toute l’Europe. Le mensonge, la haine, la violence, la mort, voilà ce que porte l’extrême-droite, de tout temps et en tous lieux.
Ce n’est pas une question morale ; le fascisme se nourrit des peurs face à l’avenir : 5 millions de chômeurs et chômeuses, 8 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, 3,5 millions de mal logé-es, accroissement de la précarité, conditions de travail dégradées, licenciements, fermetures d’entreprises…  Face à l’explosion des inégalités et aux politiques d’austérité, il faut reconstruire l’espoir collectif en une société plus juste. La question de la répartition des richesses que nous produisons est fondamentale. L’extrême-droite est à l’opposé de ces valeurs.
Utiliser la mort de Clément serait méprisable. A contrario, c’est honorer sa mémoire que de dire publiquement et ensemble ses engagements syndicaux et antifascistes, et de poursuivre encore plus nombreux·euses et déterminés-es ses combats pour la liberté et une autre société.
Unité contre le fascisme et l’extrême-droite !
Manifestation à Paris, dimanche 23 juin à 15h
Des manifestations seront aussi organisées en commun dans d’autres villes.
Nos organisations se réuniront de nouveau après la manifestation : éradiquer la menace fasciste nécessite un travail dans la durée et l’organisation de collectifs locaux. Nos organisations sont différentes, mais elles ont un point commun essentiel : le refus de l’intolérance, du nationalisme, de la haine, et de l’exclusion ; tout le contraire de ce que veut imposer l’extrême-droite !
Le fascisme et l’extrême-droite ne sont pas des courants politiques avec lesquels on dialogue ou on compose. Leur système est basé sur la violence physique, la haine, l’asservissement des peuples.
Premiers signataires :
AC !, Act Up Paris, Action antifasciste Paris Banlieue, ACTIT, AFASPA, Alternative Libertaire, AIDES, APEIS, ATMF, ASEFRR (Association de solidarité en Essonne avec les familles Roms Roumaines), ATTAC France, CAAC (Collectif des associations et ami-es des Comores), CADAC, CEDETIM/IPAM, CGA, CGT Educ’action, CNDF, CNT-f, CNT-SO, Collectif Antifasciste Paris Banlieue, Collectif antifasciste Marne-la-Vallée, Collectif CIVG Tenon, Collectif Hétéros au boulot, Collectif Oui, Collectif VAN (Vigilance arménienne contre le négationnisme), Collectif de Saint Denis contre le FN et l’extrême droite, Comité de soutien au Peuple Basque, CONEX (Coordination nationale contre l’extrême droite), Confédération paysanne, Convergence et Alternative, DAL, DIDF, Droits devant !!, EELV, FA, FASE, FASTI (Fédération des associations de solidarité avec les travailleur-euse-s immigré-e-s), Fédération Anarchiste, Fédération Sud Education, Femmes Egalité, FIDL, FSU, Fondation Copernic, Front de gauche Latinos, GARçES, Gauche Anticapitaliste, Gauche Unitaire, GISTI, Jeudi Noir, Justice et Libertés, L’appel et la pioche, La Horde, La LMDE, Les Alternatifs, Lesbian and Gay Pride Lyon, Lesbiennes of Color, Les Debunkers, Les Effronté-e-s, Living room project Marne la Vallée, Marche Mondiale des femmes, Marches européennes contre le chômage, MRAP, Mémorial 98, MJCF, MNCP, M’PEP, 9eme Collectif Sans Papiers, NPA, PCF, PCOF, PG, Pink Bloc Paris, Planning familial, Ras l’Front Marne-la-Vallée, Ras l’Front 38, RedSkins Limoges, Reflexes, République et Socialisme, Réseau pour un avenir sans fascisme, SKB (Union des femmes socialistes de Turquie/France), SGEN-CFDT Académie de Versailles, SLU (Sauvons l’université), SNESUP-FSU, SNPTES-UNSA,  SNTRS-CGT, Solidaires Etudiant-Es, SOS Homophobie, SOS Racisme, Sortir du colonialisme, STRASS, SUD Culture Solidaires, Syndicat des avocats de France, Syndicat de la magistrature, UJFP, UNEF, Union syndicale Solidaires, UNL, UNSP, VISA (Vigilance et initiatives syndicales antifascistes)…


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