Laisser la place aux premières concernées

L’intersectionnalité a fait sa réapparition en France, il y a une dizaine d’années, dans les champs universitaire et militant. C’est l’analyse des structures de domination et d’exploitation autour de trois piliers : la classe, le genre et la race. Ces trois systèmes ont leurs logiques internes, mais sont aussi interconnectés dans le système capitaliste. Dans le champ syndical, le mot a du mal à s’imposer, en raison de la prédominance de l’analyse des rapports sociaux de domination et de production autour de la classe, et de l’invisibilisation du genre et de la race. Ce concept est porté de plus en plus fortement par des femmes originaires du monde post-colonial, ayant grandi dans des milieux et/ou des quartiers populaires. Par ce concept et les analyses qui en découlent, elles s’attaquent à deux écueils des milieux militants : le sexisme des camarades dans le milieu syndical, mais aussi le racisme des féministes blanches à l’égard des femmes racisées.

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