La motion d’Amiens et le congrès SUD-Rail

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En 2006, la fédération des syndicats SUD-Rail tenait son quatrième congrès fédéral. Quel rapport avec la charte d’Amiens ? Par hasard (oui, désolé pour les historiens et historiennes qui pourraient plus tard s’interroger sur la coïncidence des dates), il se trouve que ce congrès a eu lieu à compter du 16 octobre. Donc, cent ans, jour pour jour, après la séance de clôture du congrès d’Amiens de la Confédération générale du travail, le congrès de la Charte d’Amiens. 16 octobre 1906 – 16 octobre 2006, l’occasion était belle de montrer comment, modestement, le syndicalisme SUD-Rail se voulait dans la continuité des signataires de la motion de 1906. Cela se traduisit par la réédition en fac-similé du compte-rendu du 9ème congrès de la CGT, précédé de six textes plus contemporains : une analyse de la charte par l’historien Gilles Morin ; une texte de Georges Séguy, ex-secrétaire général de la CGT, « 1906, la CGT adopte la Charte d’Amiens » ; un document de FO, « 1906, la Charte d’Amiens : le mouvement syndical conquiert sa maturité » ; une publication de la FGAAC, « A propos de la Charte d’Amiens » ; une communication de Thierry Renard « 100 ans après la Charte d’Amiens : la notion d’indépendance syndicale face à la transformation des pouvoirs » ; l’appel pour l’autonomie du mouvement social ».


Cheminot retraité, coopérateur des Editons Syllepse, Christian Mahieux est membre de SUD-Rail et de l’Union interprofessionnelle Solidaires Val-de-Marne. Il participe à l’animation du Réseau syndical international de solidarité et de luttes *, ainsi qu’au collectif Se fédérer pour l’émancipation et à Cerises la coopérative ** et à La révolution prolétarienne ***. * laboursolidarity.org ** ceriseslacooperative.info *** revolutionproletarienne.wordpress.com


Manifestation du 27 janvier 2022, à Paris. [S. D’Ignazio]

Motion ? C’est bien de cela dont il s’agit : une motion, une résolution ; à l’époque, on disait « un ordre du jour ». En 1906, il n’était pas question de charte ; c’est plus tard que le terme a été utilisé et s’est imposé, pour montrer la portée du texte. Pour le syndicalisme français, la Charte d’Amiens est souvent une référence sacrée Et, principe du sacré, on se garde bien de l’expliquer. Il en résulte deux problèmes :

  • Depuis plus de cent ans, tous les courants syndicaux ou presque s’y réfèrent, malgré des pratiques parfois fort différentes.
  • Aujourd’hui, beaucoup des plus jeunes syndicalistes ne connaissent pas, en fait, cette Charte d’Amiens qui réapparait au détour de textes de congrès, de formations syndicales.

Le document édité par la fédération des syndicats SUD-Rail à l’occasion de son congrès d’octobre 2006 mentionnait le paradoxe de la référence quasi unanime à ce texte :

« Des organisations et courants syndicaux aux pratiques différentes s’en réclament aujourd’hui. Bien sûr, cent ans après, hors du contexte, chacun peut essayer de n’en retenir que ce qui l’arrange. Le caractère affirmé de la lutte des classes pour certains … mais en gommant toute la réflexion sur la nécessaire autonomie du mouvement syndical. L’indépendance du syndicat vis-à-vis des organisations politiques pour d’autres … mais en oubliant qu’il ne s’agit nullement d’apolitisme.

Nous n’avons pas la prétention d’être les uniques “descendant∙es” des syndicalistes qui rédigèrent et approuvèrent cette motion, devenue “charte d’Amiens”. Mais comme nous l’affirmions dès notre création, c’est bien dans la suite des orientations fondamentales qui y sont décrites que nous plaçons le syndicalisme que nous pratiquons, défendons et voulons développer.

Ce fil du temps qui nous relie aux initiateurs de la charte d’Amiens dépasse ce seul texte. Deux sujets essentiels ne sont pas repris dans la charte, mais font partie des valeurs et pratiques défendues par ceux qui en furent à l’origine : le syndicalisme est interprofessionnel et internationalisme. Au sein même du congrès d’Amiens, d’autres débats abordent ces sujets et la place prise par la fédération des Bourses du travail en atteste.

Au compte-rendu original de ce congrès, nous avons ajouté :

Un texte qui rappelle assez brièvement le contexte dans lequel il se situe.

Et trois textes (CGT, FO, FGAAC) [1], qui illustrent à quel point la charte d’Amiens est, en quelque sorte, sacralisée dans le syndicalisme français, au point qu’on puisse s’en réclamer pour des raisons opposées parfois. Mais chacun de ces textes donne un éclairage qu’il nous semble intéressant de connaître.

Le Bureau fédéral SUD-Rail »


La présentation de « l’ordre du jour » par Victor Griffuelhes. [Coll. CM]

Le contexte de la charte d’Amiens

Nos reprenons ici des extraits du texte de Gilles Morin [2] :

 « Le IXe congrès confédéral, de la CGT, s’est réuni, du 8 au 16 octobre 1906, dans une école des faubourgs de la capitale picarde. Il rassemblait 350 délégués représentant 1040 organisations. L’appellation de Charte d’Amiens a été donnée à un vote du congrès portant sur les rapports du syndicalisme et des partis, adopté le 13 octobre 1906, à la suite d’un scrutin sur deux textes contradictoires, qui a donné lieu aux débats les plus animés. D’autres résolutions ont été votées par le congrès, les principales portant sur les relations syndicales internationales, l’action pour les huit heures, le travail aux pièces, les lois ouvrières et l’antimilitarisme.

[…] Jusqu’en 1914, la CGT comprend en dehors du courant syndicaliste révolutionnaire, deux autres tendances importantes, les réformistes et les guesdistes, représentants français du courant marxiste. Les guesdistes accordent une place subalterne à l’action syndicale à laquelle ils refusent toute possibilité d’autonomie et sont partisans de la subordination du syndicat au parti.

[…] L’unification du mouvement socialiste au congrès de Paris, tenu salle du Globe les 23- 25 avril 1905, permet de poser autrement la question du rapport entre le parti ouvrier et les syndicats. Le congrès de la fédération du textile dirigé par Victor Renard avait décidé, à la majorité des deux tiers, d’entretenir des relations constantes avec la SFIO. Devançant les critiques, Renard – qui estime que le syndicalisme ne risque plus d’être une victime indirecte des querelles entre socialistes et qu’il peut, au contraire, bénéficier de la dynamique unitaire-dépose au congrès d’Amiens un texte s’intitulant “Rapports entre les syndicats et les partis politiques” qui demande une collaboration entre les deux organisations ouvrières.

[…] A son congrès de Bourges en 1904, la CGT avait adopté le principe de l’organisation d’une “agitation intense et grandissante à l’effet que, le 1er mai 1906, les travailleurs cessent d’eux-mêmes de travailler plus de huit heures”. Après la catastrophe de la mine de Courrières, qui fait 1 630 victimes le 10 mars 1906 et est suivie d’une vague de grèves souvent violentes dans le pays minier puis dans différents secteurs d’activités (bâtiment, métallurgie, livre, etc.), la préparation du 1er mai fait naître une hantise de guerre civile, exploitée habilement par le nouveau ministre de l’Intérieur Georges Clemenceau. Sur fond de répression – le siège de la CGT est perquisitionné -, le Premier mai est un ” succès moral ” selon le secrétaire de la CGT, Griffuelhes. Pour la première fois, le syndicat a pu impulser un mouvement d’importance nationale et sensibiliser l’opinion à la journée de huit heures.

[…] En fait, la citation introductive ne reprend pas l’article 2 des statuts de la CGT adoptés au congrès fondateur de Limoges en septembre 1895, mais le deuxième paragraphe de l’article 1, soit : un amendement initié par des vaillantistes [3] (Jules Majot et Léon Martin). Soutenu par des réformistes et des anarchistes, il est adopté par 124 mandats “pour”, 14 “contre” et 6 abstentions. Mais le principe de l’indépendance absolue du syndicat envers l’État et les partis politiques avait déjà été adopté, en 1893, par la Fédération nationale des bourses du travail qui avait participé à la constitution de la CGT. La référence aux “écoles politiques” apparaît datée en 1906, elle tire un trait sur le processus d’unification des socialistes ; elle peut aussi viser l’anarchisme. Les statuts précisent que la CGT groupe “les travailleurs conscients” et non les citoyens ; ils affirment ainsi la priorité du caractère de classe de l’organisation et son rôle révolutionnaire.

[…] Pour les syndicalistes révolutionnaires, “la disparition du salariat et du patronat” constitue le but ultime du syndicalisme et la seule solution à terme. La possibilité d’obtenir des “améliorations immédiates” par “l’œuvre revendicatrice quotidienne” est réaffirmée, ce qui permet d’associer les réformistes, mais elle est relativisée. […] La grève générale, mythe et vision collective génératrice d’action, est présentée comme l’arme de transformation de la société. C’est une position spécifique des syndicalistes révolutionnaires et des allemanistes [4]. Le syndicat doit devenir dans l’avenir le groupe de production et de répartition, base de réorganisation sociale”. »

A chacun∙e sa Charte d’Amiens ?

Il y a un peu de ça. La lecture des documents issues de trois organisations syndicales aussi différentes que CGT, FO et FGAAC le confirme :

« La Charte d’Amiens, sur laquelle se retrouve avec les anarchosyndicalistes les autres courants dits révolutionnaires de la CGT, se prononce de manière claire et nette pour un syndicalisme de classe, de masse et indépendant, trois notions complémentaires et indissociables. “De classe”, pour tenir compte d’une réalité économique et sociale qui découle de l’antagonisme entre le capital et le travail : c’est-à-dire d’une contradiction qui, loin de s’atténuer comme le prédisaient les adeptes de la collaboration des classes, tend à s’aggraver et s’universaliser avec la mondialisation capitaliste. “De masse”, en ce sens qu’il “fait”, comme le stipule la charte, “à tous les travailleurs quelles que soient leurs opinions ou leurs tendances politiques ou philosophiques, un devoir d’appartenir au groupement essentiel qu’est le syndicat”. “Indépendant” vis-à-vis des partis politiques, certes, mais aussi de l’Etat, quelle que soit la couleur du gouvernement qui le dirige, des églises et de toutes les “sectes extérieures au monde syndical”. » (« 1906, la CGT adopte la Charte d’Amiens », Georges Séguy, ex-secrétaire général de la CGT)

«  Le défi de la Charte d’Amiens est toujours d’actualité et il retrouve une nouvelle jeunesse après la disparition du bloc communiste. Le 9ème congrès voulait coordonner les efforts des travailleurs, accroître leur bien-être par une diminution immédiate des heures de travail et par une augmentation des salaires. Cent ans plus tard, ce combat est toujours d’actualité. La réduction du temps de travail n’est jamais définitivement acquise et les partis politiques sont toujours à la recherche de relais, d’autant plus qu’ils perdent la confiance d’électeurs déçus par des promesses systématiquement oubliées une fois le pouvoir conquis. » (« 1906, la Charte d’Amiens : le mouvement syndical conquiert sa maturité », confédération FO).

« C’est le congrès fédéral de la FGAAC réuni les 7 et 8 novembre 1972, à Paris, qui a modifié les statuts de la fédération, en introduisant notamment dans les textes la référence ci-dessous à la Charte d’Amiens, qui a toujours été, dans les faits, la ligne de conduite de notre fédération : “La Charte d’Amiens, dans sa finalité, son expression, son exigence morale, demeure le fondement de la ligne de conduite de notre fédération”. Toutes les centrales syndicales françaises se réclament en particulier de l’indépendance syndicale, dans l’esprit de la Charte d’Amiens. Il est possible de constater que les interprétations de ce texte peuvent être extrêmement larges. » (document de la FGAAC).

Le spectre est déjà large. Mais on pourrait citer d’autres organisations syndicales ou courants syndicaux affichant leur profond respect de la Charte d’Amiens. Il y a un réel problème, non pas d’interprétation, mais d’utilisation, de détournement, de récupération de la dite charte. Au fil du temps, elle est devenue tant sacralisée qu’on ne peut que s’en réclamer. Même celles et ceux qui ont toujours considéré que le Parti devait dicter la ligne et qui ont agi en conséquence ; en contradiction évidente avec les résolutions comme « … ne pas introduire dans le syndicat les opinions qu’il professe au dehors » ou « les organisations confédérées n’ayant pas, en tant que groupements syndicaux, à se préoccuper des partis… ». Pareil pour les syndicalistes qui ne prétendent à aucun changement de société ; tant pis si cela est à l’opposé de « la double besogne » qui implique que le syndicalisme « prépare l’émancipation intégrale, qui ne peut se réaliser que par l’expropriation capitaliste ». Il ne serait pas juste d’oublier les tenants et tenantes des appels répétitifs à la grève générale qui oublient que « dans l’œuvre revendicatrice quotidienne, le syndicalisme poursuit […] l’accroissement du mieux-être des travailleurs par la réalisation d’améliorations immédiates… »


Le résultat du vote. Suivent, comme pour tous les autres votes du congrès, 9 pages mentionnant le choix de chaque syndicat. [Coll. CM]

Politique !

La Charte d’Amiens correspond aux discussions, enjeux, réalités, rapport de force de l’époque. C’est évident. Le nier et la brandir comme un fétiche, une entité non discutable, ne sert à rien. A l’inverse, prétexter son âge pour tenter d’en réduire le sens et la portée aujourd’hui n’est pas convenable. L’essentiel des divergences portent sur le fait politique. Pour certains et certaines, il est réservé aux organisations politiques, aux partis. D’où la théorisation du syndicalisme « qui ne fait pas de politique » : les partis s’en occupent. A l’inverse, l’autre critique faite à la Charte d’Amiens est qu’elle aboutirait à un refus de la politique. Aurélie Trouvé, ex-porte-parole d’ATTAC-France, résumait cela à l’été 2021 : « il est peut-être temps de réinterroger la Charte d’Amiens [de 1906], qui actait l’indépendance des mouvements syndicaux vis-à-vis des mouvements politiques. Aujourd’hui, le fossé se creuse de plus en plus. D’un côté, syndicats et associatifs rejettent les partis et la politique, allant même jusqu’au vote blanc ou l’abstention. De l’autre côté, un certain nombre de leaders politiques de gauche méprisent le mouvement social, considérant qu’il n’est plus représentatif et qu’il ne sert plus à grand-chose. Au contraire, nous avons besoin d’une convergence très forte entre mouvements sociaux, intellectuels et politiques. Il y a des expériences très intéressantes qui vont dans ce sens : l’expérience des villes rebelles en Espagne, ou même à Grenoble. »

Le reproche d’un déni ou refus de politique est un non-sens. Tout au contraire, nous affirmons que syndicalisme est politique. Il rassemble celles et ceux qui décident de s’organiser ensemble sur la seule base de l’appartenance à la même classe sociale. Ils et elles agissent pour défendre leurs revendications immédiates et travailler à une transformation radicale de la société. C’est le fondement de la Charte d’Amiens ! Affirmer que le syndicalisme est politique ne signifie pas nier les organisations politique, philosophiques ; c’est refuser qu’elles préemptent le fait politique. Comme le dit la Charte d’Amiens, elles « peuvent poursuivre, en toute liberté, la transformation sociale ». Mais les travailleurs et les travailleuses [5] peuvent et doivent s’organiser de manière autonome, en tant que classe sociale, et ne pas s’en remettre à des personnalités politiques extérieures à elles et eux, à leur classe sociale. La lutte se mène sur deux plans intrinsèquement liés : pour les revendications immédiates et pour le changement de société, la rupture avec le capitalisme. Ceci a des conséquences concrètes : d’une part, le syndicalisme, parce qu’il est l’outil d’organise collective autonome de la classe ouvrière, a un rôle politique ; d’autre part, nous n’avons pas à nous mettre au service de politiciens ou politiciennes ne prenant aucune part à la lutte quotidienne, sur le lieu de travail, le lieu d’exploitation où le lien de subordination et ses conséquences doivent être combattus, pied à pied et sans cesse.


Le livre publié à l’occasion des 100 ans du congrès d’Amiens, lors du congrès fédéral SUD-Rail de 2006. [Coll. CM]

Pour l’anecdote, les « exemples » de villes espagnoles ou de Grenoble illustrent l’appréciation différente de ce qu’est une politique anticapitaliste. Syriza qui se soumet aux diktats de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne et du Fond monétaire international, et fait payer la crise du capitalisme au peuple grec ; Podemos qui valide tout un pan des contre-réformes des gouvernements espagnols précédents ; le Parti des travailleurs qui privatise les entreprises publiques brésiliennes et réprime les mouvements sociaux ; la gauche plurielle française qui privatise plus que les gouvernements de droite ; les mairies « alternatives » de Grenoble ou Barcelone qui combattent les grèves des travailleurs et travailleuses … Et bien d’autres…

On en revient toujours au « débouché politique aux luttes » qui est au cœur du débat. La plupart de celles et ceux qui s’y réfèrent ne parlent en fait que de débouché électoral dans le cadre institutionnel établi. Nos aspirations autogestionnaires et de nombreux mouvements sociaux (Gilets jaunes, ZAD, une partie des coopératives, sans-papiers, sans-logement, féministes, antiracistes, etc.) obligent à appréhender les choses autrement. D’ailleurs, un grand nombre d’associations jouent un rôle considérable dans le mouvement social. Quasiment toutes se sont construites parce que le syndicalisme a abandonné des champs de lutte ou les a ignorés et, de fait, elles font « du syndicalisme » : associations de chômeurs et chômeuses, pour le droit au logement, de défense des sans-papiers, coordination de travailleurs et travailleuses précaires, etc. D’autres interviennent sur des sujets qui sont pleinement dans le champ syndical : elles sont féministes, antiracistes, écologistes, antifascistes, antisexistes, etc. Se pose aussi la question du lien avec les travailleurs et travailleuses de la terre, la mouvance que représente partiellement la Confédération paysanne. Il y a aussi les mouvements anticolonialistes, revendiquant le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, antimilitaristes, pacifistes, etc. Tout cela concerne les intérêts et l’avenir de notre classe sociale et c’est de ce point de vue qu’il faut les traiter. L’autonomie des mouvements, telle que nous la concevons, est aux antipodes de l’apolitisme : il s’agit d’inscrire le politique dans les luttes sociales et sociétales. Cela amène à poser la question d’une redéfinition des contours de l’organisation syndicale. Question déjà abordée et sur laquelle nous reviendrons une autre fois ; il en est de même à propos de l’unification.

Dernier point : le débat autour de la Charte d’Amiens est légitime et il est bien normal que parmi les syndicalistes il y ait des avis différents à son sujet. Mais on peut s’étonner lorsque cela vient de personnes qui n’ont jamais fait de syndicalisme ; sur quoi se base leur avis à propos de ce texte historique et de référence pour les syndicalistes ? Certes, on n’est pas obligé de jouer au football pour émettre un avis sur les règles de ce sport et on peut exprimer une opinion très ferme sur la manière de faire un poulet basquaise sans jamais préparer un repas. Mais, dans tous ces cas, « ca vaut ce que ça vaut » comme on dit ; pas plus…


Christian Mahieux


[1] La Fédération générale autonome des agents de conduite était une organisation syndicale catégorielle, syndiquant parmi les conducteurs et conductrices de train. Depuis 2009, elle est devenue membre de la CFDT.

[2] Docteur en histoire, enseignant retraité, Gilles Morin est spécialiste de l’histoire politique et sociale de la France au XXe siècle. Le texte publié dans le livre édité par SUD-Rail était une contribution au site du Maitron.

[3] En référence à Edouard Vaillant. Pour les différents noms cités, on se réfèrera au Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier, maitron.fr.

[4] Voir, dans ce numéro, la note dans le texte « De la charte d’Amiens », de Thierry Renard.

[5] On entend par là, les salarié∙es en activité, en retraite, les jeunes en formation, les chômeurs et chômeuses, les personnes non-salarié∙es mais ne vivant que de leur travail.


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