Mon expérience Gilets jaunes (Nîmes)

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Je suis donc allé sur le rond-point de « Km Delta » à Nîmes. C’est assez facile de se faire accepter par les personnes qui s’y trouvent, il suffit de venir… avec un gilet-jaune, et quelques victuailles ; comme on le ferait en allant voir des camarades à un piquet de grève. A peine après avoir dit bonjour, la discussion est facile, les sujets abordés sont divers : l’actualité sociale et politique, mais aussi, le foot, les voitures, … la vie quoi ! Les mêmes discussions que celles qu’on peut avoir au travail avec des collègues. Parfois, on discute avec les automobilistes que l’on bloque momentanément. Il y a celles et ceux qui comprennent, il y a les grincheux.ses et il y a les énervé.es ! Passionné de photo, je réalise quelques clichés et j’imprime les photos pour les offrir à ceux qui sont sur le rond-point. Ça fait plus plaisir de donner des photos, plutôt que de simplement les partager par SMS ou par mail. Et puis ça permet de ne pas rentrer dans la vie privée des personnes de manière intrusive.

Le blocage du rond-point ne s’effectue pas 24 heures sur 24 ; le soir on rentre à la maison et on peut revenir le lendemain. Chez soi, on fait partager à sa famille, ses amis, ses camarades, son expérience sur un rond-point. Pour partager, il y a aussi un outil très utilisé ; c’est Facebook… Parti à l’étranger pendant presque tout le mois de janvier, il n’y avait que ce « réseau social » pour me tenir informé, plus les messages de l’organisation syndicale et du mouvement politique dont je suis membre. De retour en France, j’ai tout de suite repris contact avec les Gilets jaunes, en me rendant à la manif du samedi. Il y avait moins de monde que quelques semaines auparavant mais les contacts étaient toujours présents.

J’ai oublié de dire que le gilet jaune que je portais était floqué du nom de mon organisation syndicale, Solidaires. Il n’avait pas été confectionné pour l’occasion, mais bien avant. Pour éviter tout malentendu, j’ai tout de suite précisé que je ne ferais pas de récupération, que je ne ferais pas de pub., mais que je pourrais répondre à toutes demandes concernant le droit du travail, la défense des salarié.es, la mise en place de sections syndicales dans les entreprises, etc. ; du moins, selon mes compétences. Militant à l’UNIRS1, je participe au fonctionnement de Solidaires Gard. C’est lors de cette manif, que j’ai échangé plus précisément avec des « représentant.es des Gilets jaunes », l’un d’eux étant mécontent qu’ils et elles n’aient pas pris contact avec « les syndicats » pour participer à la mobilisation et à la manifestation du 5 février : échange de numéros de téléphone portable et communication avec des camarades de Solidaires pour organiser une démarche commune.

Le 5 février, avant la manif de l’après-midi à Nîmes, je me suis rendu à Alès pour la manifestation du matin. J’ai retrouvé des camarades retraité.es qui militent également à l’UNIRS et participent au mouvement des Gilets jaunes à Alès. Alors que nous devions manifester conjointement, organisations syndicales et Gilets jaunes, une décision collective (intersyndicale et Gilets jaunes) a été prise de se rendre à un rond-point pour soutenir les Gilets jaunes qui venaient de se faire déloger par les CRS, au lieu de suivre le parcours initial de la manifestation. Il y a donc eu jonction entre Gilets jaunes et militant.es syndicaux… sans qu’il soit possible de reconquérir le rond-point. Dommage. C’eût été une belle victoire.

Autre lieu de rencontre avec les Gilets jaunes : lors de leur AG hebdomadaire. J’y ramènerai, une fois tirés à Solidaires, les tracts réalisés par les Gilets jaunes. Une aide logistique de la part de Solidaires semble évidente dans cette période. Dans ces AG, avec d’autres camarades de Solidaires, nous participons, sans pour autant mettre en avant notre étiquette. C’est l’AG des Gilets jaunes. Ils et elles ont toutefois remercié Solidaires pour l’impression des tracts.

Il faut aller plus loin. Pourquoi ne pas, proposer la rédaction de tracts communs organisations syndicales-Gilets jaunes, pour les diffuser à l’entrée des entreprises, incitant ainsi les salarié.es à défendre leurs droits, faire grève, à rejoindre le mouvement des GJ ? Voilà des mois que ce mouvement a commencé. Il faut tout faire pour qu’il débouche sur une victoire : pour les salarié.es, les sans-emplois, les étudiant.es … et les retraité.es, face à un gouvernement et un patronat qui nous méprisent et brisent nos vies !


1 Union nationale interprofessionnelle des retraité.es Solidaires.

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Francois GIRODON

Cheminot retraité, François Girodon a notamment été membre du Bureau fédéral SUD-Rail et secrétaire de l’Union Solidaires Transport. Il milite au sein de l’Union départementale interprofessionnelle des retraité.es Solidaires du Gard.