Les Utopiques – numéro 11 [épuisé]

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Description

Le mouvement des Gilets jaunes percute le syndicalisme. Il ne s’agit ni de mythifier, ni de glorifier, encore moins d’ignorer, un mouvement qui, depuis des mois, irrigue la société française.
Organisation autonome de celles et ceux qui ne vivent que de leur travail 1 , le syndicalisme ne peut se contenter de regarder et commenter les mouvements sociaux! Qui plus est, lorsque ceux-ci remettent en cause, certes, non sans contradictions, des pans entiers du système politique et économique mis en place par la bourgeoisie depuis plus de deux siècles.
Quels impacts le mouvement des Gilets jaunes a-t-il sur le syndicalisme, et plus largement sur tout ce qui fait politique dans notre société? C’est ce que tentent d’analyser ici plusieurs militants et militantes de l’Union syndicale Solidaires. Les témoignages d’une union locale CGT et d’un militant FSU sont là pour rappeler que ces discussions traversent, bien entendu, d’autres organisations (et pas seulement ces deux-là).

Syndicalistes et Gilets jaunes, ils et elles sont plusieurs à raconter leur expérience, leur appréhension initiale parfois, mais surtout leur enthousiasme pour ces moments et lieux de solidarité, de luttes, de rêves et de construction d’un autre avenir. Qui pouvait mieux en parler que ces camarades, présent.es sur les ronds-points à Dijon, Nîmes,Toulouse, Buchelay, Gaillac,Villeneuve-sur-Lot, Saint-Brieuc ou Besançon… La liste aurait pu être plus longue; ici ou ailleurs, nous saurons trouver le moyen de faire connaître d’autres exemples. Une précision s’impose à ce propos: il n’y a pas de récit se rapportant aux groupes de Gilets jaunes de Paris et sa proche banlieue. Non pas que nous pensions qu’il ne s’y passe strictement rien d’intéressant, mais parce que, dans l’immense majorité de ces cas, leur constitution (souvent bien des semaines après mi-novembre) est très différente de ceux qui ont inventé et fait vivre ce mouvement. Dit autrement, la place des militants et militantes préalablement organisé.es, surtout dans des partis, y est bien plus importante. La présence de l’extrême-droite, la violence de l’État, le lien avec les quartiers populaires, le rôle des personnes retraitées dans ce mouvement et la démocratie en actes font l’objet d’études particulières. L’importante place des femmes est pointée dans plusieurs articles.

Alors, les Gilets jaunes doivent-ils «s’excuser pour le dérangement» comme le propose, ironiquement, un des auteurs? Puisse ce numéro des Cahiers Les utopiques contribuer, au contraire, à entretenir le dérangement, la perturbation de nos fonctionnements quotidiens ancrés dans nos habitudes et certitudes; dérangement et perturbation, non par plaisir gratuit et/ou volonté de nuire, mais au contraire pour nous aider à inventer et construire collectivement cette réalité de demain qu’on appelle utopie. Et tout ça, à partir de pratiques bien concrètes aujourd’hui.

Enfin, hors dossier, trois textes complètent cette livraison de l’été 2019: sur l’antisémitisme et tous les racismes, à propos des inégalités hommes/femmes, et enfin, une interview à propos de la domination qui s’exerce à travers le langage.