Solidaritat : qu’es aquò

Solidaritat est une revue publiée par l’Union départementale interprofessionnelle des retraité∙es Solidaires du Gard. Une revue de qualité, il va sans dire. Il nous a paru utile de contribuer à la faire connaître et, peut-être, donner ainsi l’envie à d’autres équipes syndicales de prendre une initiative similaire. L’écrit, la culture, l’échange, le débat ne sont pas l’apanage d’une pseudo élite.

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Premier convoi du Réseau syndical international de solidarité et de luttes à Lviv en Ukraine

Les témoignages qui suivent sont ceux des camarades de l’Union syndicale Solidaires qui ont participé au premier convoi syndical vers l’Ukraine, en avril 2022. Il s’agit d’extraits ; les versions complètes, et d’autres textes, figurent dans le livre Ukraine : Solidarité syndicale en temps de guerre, publié dans la collection Coup pour coup, aux éditions Syllepse.

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Deuxième convoi du Réseau syndical international de solidarité et de luttes à Kryvyi Rih en Ukraine

Préparé durant de longs mois, le second convoi syndical international de solidarité aux Ukrainien⋅ne⋅s est arrivé le vendredi 30/09, 5 mois exactement après le premier convoi qui nous avait mené à Lviv, et après une livraison de fourgons par Solidaires et la CGT en juin, 7 mois après le début de la guerre en Ukraine. Sa construction n’aurait pas été possible sans la puissante implication du Réseau Syndical International de Solidarité et de Luttes (RSISL).

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Le syndicalisme dans la guerre en Ukraine

Mais pourquoi le syndicalisme se mêle-t-il de la guerre ? L’internationalisme, la solidarité des travailleurs et travailleuses, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, l’anti-impérialisme sont bien sûr les principaux éléments de réponse ; nous y revenons plus loin. Mais pour celles et ceux qui voudraient s’en tenir à la défense immédiate des travailleurs et travailleuses, indispensable moitié de la « double besogne » chère au syndicalisme révolutionnaire, citons Vitaly Dudin, responsable de l’organisation Sotsialnyi Rukh : « Depuis le 24 février, plus de 80 % des décès sur le lieu de travail ont été causés par l’armée russe ».

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Le nouveau statut du salariat de Solidaires, un projet révolutionnaire

En 2008, la revendication du nouveau statut du salariat a été adoptée par l’Union syndicale Solidaires lors de son 4ème congrès. Elle se voulait être, à l’époque, une réponse revendicative et offensive au chômage de masse, tout en poursuivant la lente conquête de la sécurisation du salaire. Cet enjeu, révolutionnaire – nous verrons plus loin pourquoi – a été l’une des grandes forces motrices de la lutte syndicale pendant tout le XXème siècle, à travers entre autres : le statut de la fonction publique, les retraites et l’assurance chômage, les différents statuts des salarié∙es des grandes entreprises publiques et les conventions collectives. Le nouveau statut du salariat s’inscrit dans cette longue histoire, en posant le droit au salaire comme revendication forte de l’Union syndicale. Plus précisément, il revendique la poursuite du salaire en cas de perte d’emploi, en remplacement des actuelles indemnités chômage, et par extension le droit au salaire, avec ou sans emploi.

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De la charte d’Amiens

Ce texte a été rédigé en 2006. C’est une contribution au colloque « Cent ans après la Charte d’Amiens : la notion d’indépendance syndicale face à la transformation des pouvoirs ». On repèrera une poignée de références marquées par la date d’écriture. Mais s’agissant du fond, il demeure tout à fait d’actualité. D’où le choix de le reprendre ici, en excluant uniquement les passages qui s’étendaient sur les appels pour l’autonomie du mouvement social, traités par ailleurs dans ce numéro.

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Syndicalisme et politique

Au-delà des rappels à la référence française de l’indépendance syndicale et à la Charte d’Amiens, il s’agit de voir comment les enjeux de la politique et du syndicalisme se définissent et se croisent aujourd’hui. Cela fait régulièrement débat entre nos organisations syndicales et en leur sein même. C’est un regard que nous pouvons poser sur le contexte de nos luttes et du monde du travail tel qu’il évolue.

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Cinq bonnes raisons de défendre et de promouvoir la Charte d’Amiens

Référence incontournable dans le milieu militant, la Charte d’Amiens reste l’un des textes auquel le mouvement syndical s’identifie massivement, même si elle donne parfois lieu à de grands écarts entre organisations syndicales, en théorie comme en pratique. Convaincus que la Charte d’Amiens pose les fondamentaux d’un syndicalisme que nous prônons, nous revenons sur l’importance de ce texte et sur l’horizon qu’il dessine pour transformer la société.

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1962-1984 : la CGT et le Programme commun de gouvernement

Signé en 1972 et défunt en 1977, le Programme Commun n’aura vécu que cinq petites années. Il en fut néanmoins vendu plus d’un million d’exemplaires ! Mais sa gestation comme sa postérité nous entraînent bien au-delà de ces deux bornes. Car cet épisode est à la fois l’aboutissement ultime et l’impasse avérée de la structuration du mouvement ouvrier français, construite dans le souffle de la Révolution russe à partir de 1917. Structuration basée sur un courant supposé réformiste et un courant supposé révolutionnaire dont la confrontation fait l’essentiel de l’histoire ouvrière de notre pays. La mainmise sur la CGT en étant un des enjeux décisifs. Nous ne pourrions avancer dans la compréhension de cette étape de la confrontation entre socialistes (SFIO) et PCF dans et contre la CGT sans un profond retour aux origines. Ce qui nécessite aussi de revisiter sur le temps long les rapports entre CGT et PCF. C’est ainsi qu’il faut accepter que cet article tente d’expliquer la CGT d’un point vue interne, ce qui ne signifie naturellement ni justification ni approbation des faits ici relatés trop brièvement. Dernier avertissement : certain∙es vont peut-être trouver que je donne trop de place au rôle des individus. Pourtant dans l’univers  stalinien, la position du chef est souvent décisive.

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Fallait-il un « grand parti » pour l’autogestion ? La CFDT et les Assises du socialisme de 1974

Il y a un mystère CFDT. Celui qui entoure une organisation syndicale passée du socialisme autogestionnaire des années 1970 à l’accompagnement du capitalisme néo-libéral. Dans les années qui suivent Mai 68, le débat est vif quant à la manière de résoudre l’antagonisme de classe. S’y ajoute au sein de la centrale une hétérogénéité des attentes, des pratiques et des cultures militantes. Tout cela va se traduire par une succession de réajustements stratégiques au gré des rapports de force internes et du contexte politique et social. Autour des Assises du socialisme en 1974 se joue précisément un de ces moments de bascule de la CFDT. Cette opération – menée en faveur du Parti socialiste et dans laquelle s’implique la direction confédérale – va interroger le rapport du syndicat au pouvoir et au politique dans une période où la « transition au socialisme » semble bel et bien accessible.

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Mai 1981, la gauche au pouvoir et le syndicalisme qui assiste ou regarde

Étant à l’époque permanent du Syndicat national unifié des impôts -SNUI- depuis février 1974 et secrétaire général depuis octobre 1980, j’ai traversé cette période de l’après-10 mai 1981, sans, bien entendu, tout comprendre de ce qu’il se passait et des enjeux, et sans bien savoir ce qu’il faudrait assurément faire, et ne pas faire. Du poste où j’étais, je pouvais voir et entendre certaines choses, mais bien peu par rapport à tout ce qu’il faudrait étudier aujourd’hui pour essayer d’avoir une vision d’ensemble. Les pages qui suivent ne sont donc qu’un éclairage, personnel, sur cette période et sur le constat qui est fait des relations entre les syndicats et les partis politiques, avec les moyens qui sont principalement ceux de la mémoire, laquelle n’est pas une totale garantie d’exactitude.

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Féminisme d’État: Contradiction, récupération, avancée et mise au pas ?

Questionner le féminisme d’état nous interroge d’une part, sur son impact sur le mouvement féministe lui-même, avec sa volonté de cooptation, récupération, déradicalisation et contrôle, et d’autre part et à l’inverse, sur sa capacité d’être la traduction en mesures politiques des revendications issues des luttes féministes par des lois et des moyens financiers. Le féminisme se décline au pluriel, son rapport avec l’Etat également. Au risque de tomber dans la caricature, certains féminismes considèrent tout perdre à transiger avec l’état, alors que d’autres croient que celui-ci peut servir la cause des femmes et pour certains, il est même le seul levier car le « féminisme d’état » serait en soi le seul espace de la cause des femmes. Quelles femmes tirent bénéfice du féminisme d’Etat ? Lesquelles rejette-t-il hors du spectre d’influence de la « cause » des femmes ? Le féminisme et le capitalisme sont-ils compatibles ? Le « féminisme d’état » serait-il un pompier pyromane ? Ennemi ou allié du mouvement des femmes ?

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Démocratie et processus

Les abstentions lors des récentes élections disent combien le système dit de « démocratie représentative » rend insatisfait, pour ne pas dire amer. Or, comme tout grief, la critique même sévère ne conduit pas automatiquement à une solution alternative. On parle beaucoup d’aspiration à la démocratie et la multiplicité des expérimentations, depuis les entreprises mises en coopératives jusqu’aux villages en quête d’une démocratie locale alternative, signale une recherche active. Malheureusement, elles restent enfermées dans de petits cercles, où l’on est sûr de ne pas se laisser déposséder par des « représentants » qui sont hors de portée et deviennent indépendants des citoyens et citoyennes. En même temps, il faut penser que ces expérimentations locales ne sont pas statiques. Chaque avancée et chaque difficulté conduisent à vouloir dépasser des limites antérieures. Il ne s’agira donc pas ici d’une pétition de principe mais d’affronter le passage à l’acte.

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« Le problème ça allait être les militants » Au cœur du laboratoire grenoblois

Depuis 2009, Le Postillon, journal autogéré et 100 % local, est un organe de presse « critique » qui concentre ses investigations sur la métropole grenobloise. Son fondateur, Vincent Peyret, a écrit un livre très documenté sur la municipalité rouge et verte menée par le maire de la métropole Éric Piolle. Le vide à moitié vert, aux éditions Le monde à l’envers.  L’Union départementale Solidaires Isère s’est entretenue avec lui.

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Etat espagnol : les syndicalistes et les mairies du « changement »

Depuis un peu plus d’un an maintenant, Podemos est associé au PSOE pour gouverner l’État espagnol. Podemos a plusieurs ministres dont celui du Travail et de l’économie sociale. Depuis 2015, des forces de gauche dites alternatives gèrent des villes importantes, notamment en Catalogne. Qu’en disent nos camarades syndicalistes ? Eléments de réponse d’un camarade de la Confederación General del Trabajo de Catalunya (CGT Catalogne).

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Brésil : la CUT et le gouvernement Lula

Au pouvoir au Brésil depuis 2003, le Parti des travailleurs (PT) aurait tenté, dit-on, d’harmoniser les intérêts de la « société civile » et du patronat, dans l’optique de combiner la lutte contre les inégalités sociales à la croissance économique. D’un côté, il oscilla entre une réforme agraire timide, la création de certains programmes de soutien aux plus démuni-e-s et des gestes mitigés en faveur des demandes syndicales. De l’autre, il reprit des pans importants de l’agenda néolibéral instauré par son prédécesseur, l’ex-président Fernando Henrique Cardoso. Constitué autour d’une volonté indéniable de s’appuyer sur l’entreprise privée et la flexibilisation du travail afin de stimuler l’économie du pays, le Brésil du PT en a surpris plusieurs. L’obéissance aux règles dictées par les institutions financières internationales, à commencer par le Fonds monétaire international, a conduit certains observateurs à qualifier le Président Luiz Inacio « Lula » Da Silva et son bilan gouvernemental de « social-libéralisme ».

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Le syndicalisme soviétique a-t-il existé ?

Lors du centenaire de la révolution russe, de nombreuses publications ont vu le jour, profitant de la distance avec cet événement décisif du XXe siècle, pour s’intéresser à différents aspects de l’histoire soviétique. Le sujet syndical est malheureusement trop souvent délaissé dans ces études. Pourtant, le syndicalisme, en Union soviétique et dans les pays placés directement sous son influence, a tenu rang de modèle pour plusieurs générations militantes partout dans le monde.

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Relations entre partis et syndicats : construire quelques garde-fous

La question du rapport avec les partis politiques est récurrente dans le mouvement syndical, avec, en toile de fond, la crainte d’une instrumentalisation des syndicats par les partis, dont ils seraient le prolongement, comme l’a été longtemps la CGT pour le PCF ou « des relations d’étreinte mortelle entre le mouvement syndical et le mitterrandisme », comme l’écrit Solidaires. Les risques sont donc identifiés : l’entrisme, l’affiliation, l’inféodation, les conflits d’intérêt, l’influence liée au manque de diversité, des conflits internes…

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La motion d’Amiens et le congrès SUD-Rail

En 2006, la fédération des syndicats SUD-Rail tenait son quatrième congrès fédéral. Quel rapport avec la charte d’Amiens ? Par hasard (oui, désolé pour les historiens et historiennes qui pourraient plus tard s’interroger sur la coïncidence des dates), il se trouve que ce congrès a eu lieu à compter du 16 octobre. Donc, cent ans, jour pour jour, après la séance de clôture du congrès d’Amiens de la Confédération générale du travail, le congrès de la Charte d’Amiens. 16 octobre 1906 – 16 octobre 2006, l’occasion était belle de montrer comment, modestement, le syndicalisme SUD-Rail se voulait dans la continuité des signataires de la motion de 1906. Cela se traduisit par la réédition en fac-similé du compte-rendu du 9ème congrès de la CGT, précédé de six textes plus contemporains : une analyse de la charte par l’historien Gilles Morin ; une texte de Georges Séguy, ex-secrétaire général de la CGT, « 1906, la CGT adopte la Charte d’Amiens » ; un document de FO, « 1906, la Charte d’Amiens : le mouvement syndical conquiert sa maturité » ; une publication de la FGAAC, « A propos de la Charte d’Amiens » ; une communication de Thierry Renard « 100 ans après la Charte d’Amiens : la notion d’indépendance syndicale face à la transformation des pouvoirs » ; l’appel pour l’autonomie du mouvement social ».

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Critique de l’économie politique et activité syndicale

Envisagé par son auteur comme « le plus redoutable missile qui ait jamais été envoyé à la tête des bourgeois » le Capital est pourtant, bien plus que ses autres textes, resté dans l’ombre des marxismes populaires et de parti. Véritable flop éditorial historique, seuls quelques groupes d’ouvriers isolés s’en saisissent dès sa parution pour constituer des cercles de lecture, tant l’ouvrage semble difficile et érudit. On se passera rapidement de sa lecture pour lui préférer des livres de « vulgarisation », comme le célèbre Abrégé du Capital de Cafiero qui, bien qu’approuvé par l’auteur rhénan, comporte de profondes lacunes. S’ensuivra l’avènement du marxisme de parti dont l’orthodoxie se passe de tout rapport sérieux et précis à Marx, et en particulier au Capital.

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La crise sanitaire, une respiration salutaire ?

Crise de la valeur travail. La crise sanitaire a fait de gros dégâts. Là où on ne les attendait pas. La corona, selon Jean-Luc Porquet « a véritablement ébranlé et annihilé la valeur travail ». Porquet, c’est dans le Canard enchaîné ; dans le Monde, Léa Iribanegaray nous fait rencontrer des « frugalistes » calculateurs qui, de très près, surveillent leur RIB (Revenu induit par ses besoins). Le boulot, juste ce qu’il faut… « A-t-on perdu tout sens de l’effort ? » s’interrogent deux auteurs bretons, Gérard Amicel et Amine Bourkerche, qui dans L’autopsie de la valeur travail, dissèquent l’idéologie du boulot. Un allemand, Robert Kurz s’en prend lui, à « l’ethos du travail ». Les éléments de la critique s’accumulent. Procès à charge ? Mais, est-ce sérieux cette iconoclaste critique ? Allons voir.

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Après le 5 octobre

Pour reconstruire un rapport de force favorable aux travailleurs et travailleuses, l’urgence n’est pas aux journées d’action nationales. Mieux vaut bâtir en partant de la base. Les luttes sectorielles ou locales, la proximité des cahiers revendicatifs Solidaires CGT sont des éléments qui peuvent favoriser la réussite d’une telle démarche. A condition de ne pas se laisser enfermer dans le schéma selon lequel il faut laisser la politique à d’autres.

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Les Jeunesses syndicalistes

On connait les Jeunesses des organisations politiques (Jeunesses communistes, socialistes, communistes révolutionnaires, libertaires, écologistes, etc.), mais on parle rarement des Jeunesses syndicalistes ou Jeunesses syndicales (JS) ; et pour cause : en France, elles n’ont guère existé qu’au premier quart du siècle passé, et de manière intermittente. Les organisations politiques ne sont pas pour rien dans cette situation : Les Jeunesses socialistes avant la Première Guerre mondiale, plus encore les Jeunesses communistes dans les années 1920, voyaient d’un mauvais œil cette organisation autonome de la jeunesses, basée sur l’appartenance à sa classe sociale, non inféodée à leur parti. Bien plus tard, on retrouvera des débats similaires parmi la jeunesse lycéenne et étudiante des « années 68 » : entre celles et ceux qui voulaient organiser des syndicats ou collectifs larges et d’autres pour qui la priorité était la construction de « leurs » Jeunesses spécifiques. Mais revenons-en aux Jeunesses syndicalistes…

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L’actualité internationale des luttes et du mouvement syndical

De la lutte des infirmières de Californie à la résistance des ouvrier·es à la junte militaire du Myanmar, en passant par les combats des syndicats biélorusses face au régime autocratique et les mobilisations sociales contre le gouvernement et la crise sanitaire au Brésil, ou encore les luttes pour l’émancipation en Iran et celles contre la répression au Maroc, l’actualité internationale des luttes et du mouvement syndical est sur le site du Réseau syndical international de solidarité et de luttes 

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